LII Le jugement– Eh bien, je vous dirai comme vous disiez vous-même tout à l’heure : nous parlerons de cela à mon retour, si je reviens. – Oh ! pardieu ! fit Bonaparte, tu tueras encore celui-là comme tu as tué les autres, je suis bien tranquille ; cependant, je te l’avoue, si tu le tues, je le regretterai. – Si vous devez le regretter tant que cela, général, il est bien facile que ce soit moi qui sois tué à sa place. – Ne vas pas faire une bêtise comme celle-là, niais ! fit vivement le premier consul ; je te regretterais encore bien davantage. – En vérité, mon général, fit Roland avec son rire saccadé, vous êtes l’homme le plus difficile à contenter que je connaisse. Et, cette fois, il reprit le chemin de Chivasso sans que le général le retînt. Une demi-heure après Roland galopait

