Quand je dirai : C’est pitié que de me laisser mourir, car si vous ne me laissez mourir je perdrai la raison, je deviendrai fou. Voyons, dites, monsieur, quand je dirai cela, quand on verra que je le dis avec les angoisses et les larmes de mon cœur, me répondra-t-on : « Vous avez tort ? » M’empêchera-t-on de n’être pas le plus malheureux ? Dites, monsieur, dites, est-ce vous qui aurez ce courage ? — Oui, Morrel, fit Monte-Cristo d’une voix dont le calme contrastait étrangement avec l’exaltation du jeune homme ; oui, ce sera moi. — Vous ! s’écria Morrel avec une expression croissante de colère et de reproches ; vous qui m’avez leurré d’un espoir absurde ; vous qui m’avez retenu, bercé, endormi par de vaines promesses, lorsque j’eusse pu, par quelque coup d’éclat, par quelque résoluti

