CHAPITRE LXIX Les funérailles – Halez les chaînes en dedans ! Larguez la carcasse ! Les grandes caliornes ont fini leur travail. Le corps de la baleine décapitée, pelé jusqu’à la blancheur, brille comme un tombeau de marbre. Si sa masse a changé de couleur, elle semble n’avoir rien perdu de sa dimension. Elle est toujours colossale. Lentement, elle s’éloigne toujours davantage en flottant, sur une eau déchirée et éclaboussée par les requins insatiables, et le ciel est attristé par le vol avide des oiseaux dont les becs sont autant de poignards qui l’insultent. Toujours et toujours plus loin du navire, l’immense et blanc fantôme sans tête ! Et à chaque perche de sa dérive, le pré carré des requins et la ronde des oiseaux augmentent leur tumulte meurtrier. Aux hommes du navire presque enca


