CDLVIIIe nuit Azadbakht, vivement touché de ce qu’il venait d’entendre, oublia les conseils de ses vizirs, et ne put se résoudre à faire périr encore le jeune ministre : « Qu’on le reconduise en prison, dit-il aux soldats ; demain j’examinerai de nouveau cette affaire, et rien désormais ne pourra le soustraire à la mort. » Les vizirs, s’étant assemblés le lendemain, se disaient les uns aux autres : « Ce jeune homme rend inutiles tous nos efforts pour le perdre ; en vain nous allumons contre lui la colère du roi ; il vient toujours à bout de l’apaiser par la magie de ses discours. Cherchons encore un nouveau moyen de hâter son supplice : car tant qu’il respirera nous ne serons pas en sûreté, et nous ne pourrons goûter aucun repos. » Les vizirs, après avoir longtemps délibéré, convinrent


