Chapitre - partie1

1140 Mots
Arthur Nous étions mardi et nous venions à peine de finir les cours de la journée. Je sortais de la fac en compagnie d'Amanda et de Beverly, avec l'intention de faire un saut au marché pour quelques achats. J'avais mangé de la nourriture achetée toute la semaine, et je devais admettre qu'avec un budget mensuel de 40 000 francs, je n'aurais jamais pu tenir jusqu'à la fin du mois. Hier soir, j'avais reçu un appel de Gérard, mon grand frère qui vivait en France et qui prenait totalement en charge mes dépenses. C'était son premier appel depuis mon installation à Yaoundé. - Hum... j’ai eu du mal à y croire quand maman m’a dit que tu avais finalement décidé de rejoindre ta chambre à Yaoundé. Je suis très content et j’espère que tu le fais avec de bonnes intentions. - Bien sûr que oui, lui avais-je répondu d’un ton légèrement irrité. Gérard avait soupiré un bref moment au téléphone avant de reprendre la parole. - Tu comprendras avec le temps que je le fais pour ton bien. J’avais préféré ne pas lui répondre. On ne pouvait pas décider, sur un coup de tête, de changer radicalement la vie de quelqu’un d’autre - En fait, je t’appelais pour te communiquer le code du transfert d'argent que j’ai à peine effectué. Malheureusement, au Cameroun, les virements bancaires étaient encore peu répandus. D'ailleurs, très peu de personnes possédaient un compte bancaire. Pour envoyer de l’argent, on passait généralement par les sociétés de transfert d’argent. - Le code est : 465456783, la société est XX, le mot de passe est « Gérard ». Le montant est de 40 000 FCA. La chambre est déjà payée, et je continuerai à régler cela directement avec le propriétaire. Avec ce montant, tu devras gérer tes dépenses quotidiennes. - Merci grand-frère, avais-je dit tout de même. Même si je n’approuvais pas ses méthodes, je devais admettre qu’il n’était pas obligé de faire tout cela pour moi. - Concentre-toi simplement sur tes études, c’est le seul moyen de me remercier. - D’accord, avais-je répondu d’un ton partiellement irrité. Nous étions restés à papoter pendant de brèves minutes et il avait enfin pris congé de moi. - Hé Arthur, t’es avec nous ? demanda Amanda en me fixant d’un air insistant, m'obligeant ainsi à m'extraire de mes pensées. - Oui, désolé les filles, j’étais perdu dans mes pensées. - Euh, je dois y aller. Je me demandais si ça te dirait de prendre un verre ensemble ce soir. Beverly la sainte, bien qu’elle ne travaille pas ce soir, préfère rentrer se reposer. - Merci de l’invitation ma belle, répondis-je poliment, mais j’ai des courses à faire. Je suis là depuis quelques jours et je n’ai encore rien acheté. J’ai préféré décliner son invitation, car je voyais clairement ses intentions. Disons aussi que la subtilité n’était pas son point fort. Je devais me concentrer sur mes études et sincèrement, Amanda ne m’intéressait. Elle n’était simplement pas mon style de femme. - Bah, je vais vous laisser, lança Amanda d’un air légèrement vexé en hélant un taxi. Je restai seul avec Beverly. - Euh, je te passe ton sac alors ? demandai-je à Beverly. - Merci, répondit-elle timidement. J’avais parfois l’impression de l’embarrasser, pourtant, je faisais simplement preuve de courtoisie avec elle. Je lui tendis son sac qu’elle saisit. - Euh… en fait, je voulais te demander quelque chose, lui dis-je, légèrement gêné. Je dois faire quelques achats et, sincèrement, je ne sais pas par où commencer. Pourrais-tu m’indiquer le marché le plus proche ? Et surtout, comment m’y orienter ? J’admets que je ne savais vraiment pas comment m’y prendre. Cela n’était pas seulement dû au fait que j’étais nouveau dans la ville de Yaoundé, mais aussi au fait qu’à la maison, maman se chargeait de tout gérer, et je n’avais aucune idée de ce qui était nécessaire dans une cuisine. - Euh... en fait, il y a plusieurs marchés dans la ville. Où habites-tu ? demanda Beverly. - Au quartier Tsinga, répondis-je. - Pas de très loin de moi alors. J’habite au quartier Nkomkana. Elle me fit savoir que nos quartiers étaient distants de moins de cinq kilomètres l'un de l'autre. - Alors, ce sera plus facile pour toi de faire tes achats au marché Mokolo. Je te préviens déjà qu’il est énorme et assez chaotique, néanmoins, tu y trouves tout, absolument tout. Que comptes-tu préparer ? Mon air confus à sa question la fit éclater de rire. - C’est bon, j’ai compris, reprit-elle d’un air hilare. Je vais te donner un coup de main. De toute façon, c’est sur mon trajet. On va faire escale au marché Mokolo. Elle stoppa un taxi et donna notre destination. - T’as quelque chose à la maison ? demanda-t-elle. - Euh... rien du tout, répondis-je. - Comment t’as fait depuis que tu es là ? m’interrogea-t-elle d’un air rieur. - J’ai toujours acheté à manger. - Mais, c’est extrêmement cher ainsi ! s’exclama-t-elle. - Je sais, c’est bien pour cela que j’ai décidé de faire quelques achats, lui répondis-je d’un air légèrement vexé. - Haha, ne le prends pas mal. Ce n’était pas pour me moquer. Mon petit frère est exactement comme toi. Elle me parla de son frère Arnaud, qui n’était même pas capable de découper un oignon. C’était elle qui s’occupait des repas chez elle, et quand elle ne pouvait pas le faire, sa sœur Virginie prenait la relève. Mais lorsqu’elle était aussi dans l’incapacité, elle demandait parfois à Arnaud de préparer de simples omelettes, mais c’était généralement une catastrophe. Elle éclata de rire en me racontant cela. Elle était tellement réservée que cela m’étonna qu’elle me partage un fait aussi privé, bien que banal. J’eus envie de lui demander ce que faisaient ses parents pour que ce soit exclusivement elle qui s’occupe des repas chez eux, surtout qu’elle étudiait et travaillait, mais je décidai de tenir ma curiosité pour moi. - Tu veux préparer quelque chose de précis ? demanda Beverly. Je pris une fois de plus un air perdu à sa question. Elle se retint cette fois d’éclater de rire, mais son regard espiègle en disait long. - As-tu un frigo ? demanda-t-elle. - Oui et même un petit congélateur intégré, mais je te préviens, il est minuscule. - D’accord, nous allons prendre le strict nécessaire à tenir dans un frigo. Quel est ton budget ? - 30.000 francs. Elle me fit une liste des choses à acheter : huile, oignons, riz, arachides grillées et à écraser après, pâtes, tomates, ail, persil, céleri, viande en morceaux et hachée, poulet. - Nous allons tout prendre en petite quantité. Cela devrait suffire pour gérer tout le mois, à moins que tu sois un gros mangeur. - Haha, je ne suis certes pas un ogre, mais pas non plus une fine bouche.
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