Chapitre 1 – Aucune Issue

679 Mots
Chapitre 1 Aucune IssueTout commença par cela : Je marchais lentement. Le carrelage était recouvert de feuilles mortes et de poussière. Rien ne bougeait à part moi. Je marchais toujours. Les murs étaient vieux. Ils avaient tous des tableaux. Des portraits pour être plus exacte. Et ils semblaient aussi étranges les uns que les autres. Je poursuivais ma marche. La seule lumière qui m’éclairait était le bleu de la nuit qui transperçait les fissures des volets et qui passait par la porte d’entrée. Je m’aperçus à ce moment seulement que je l’avais laissée ouverte. Fallait-il que je revienne sur mes pas pour la refermer ? Non ! Je ne devais pas me retourner. Mais soudain, je l’entendis claquer et se verrouiller toute seule. Et là, l’obscurité prit sa place, recouvrant les murs déjà gris, et ne laissant qu’un filet de lumière bleuâtre sur la porte devant moi. Fallait-il que je m’arrête ? Non ! Je devais continuer de marcher, et ne jamais m’arrêter. Je commençai à avoir peur. Je posai ma main tremblante sur la poignée de la porte. Qu’allais-je découvrir derrière ? Je l’ouvris. J’observai. Une autre se tenait devant moi. Mais celle-ci était entrebâillée, laissant apparaître un meuble ancien éclairé par la lumière de la lune. Une courte distance me séparait de ce passage. En effet, un long couloir se prolongeait de gauche à droite. Je n’en voyais pas le bout mais m’y engageai quand même vers la gauche et fis quelques pas. Là, une salle apparut, encore à gauche. Pourtant, il n’aurait pas dû y avoir de pièce, puisque je venais du corridor et qu’un simple mur était censé me séparer de lui ! J’entrai dans cette salle mystérieuse. Elle ressemblait à des vestiaires abandonnés. N’y voyant pas l’intérêt de les explorer, je revins sur mes pas et retrouvai la porte entrebâillée sur son meuble. Je tendis le bras et la poussai un peu. A une dizaine de passe présentait une forme humaine de profil, à genoux et tête levée. Elle semblait parler à quelqu’un. Subitement, je reconnus cette personne. C’était Lana, ma sœur ! Sa chevelure brune entremêlée s’étendait le long de son dos. Je poussai complétement la porte et tout mon corps se figea avec horreur. Lana ne parlait pas à quelqu’un, mais à une chaise à bascule qui se balançait toute seule, en grinçant et en faisant soulever de la poussière autour d’elle. Au fond de la pièce se situait un miroir qui prenait une partie du mur, du plafond au sol. Je me vis alors, vêtue d’une robe bleutée, courte, sans manche et très belle. De longues mèches couleur ébène-nuancées d’indigo remplaçaient mes courts cheveux châtains. Quant à mon teint bronzé, il laissait place à une pâleur inhabituelle. Mais le plus terrifiant était mes yeux : un noir opaque les remplissait, et ils faisaient ressentir un mélange d’agressivité et de sauvagerie hors du commun. J’avais l’air si dangereuse... Un silence effrayant interrompit ma contemplation : la chaise était immobile. Des traces de pas dans la poussière montraient que quelque chose avançait vers moi. J’eus peur, très peur. Mon souffle haletant le prouvait. Je commençai à reculer, la chose continuait toujours de s’approcher lentement vers moi. Je fermai mes yeux un instant me concentrant sur ma peur, essayant de l’évacuer ! Soudain, un visage m’apparut, d’une beauté à en couper le souffle. Ses cheveux étaient noirs, tout comme ses yeux, mais contrairement aux miens, aucune présence de sauvagerie ou d’agressivité n’étaient visible. Son pâle et fin visage le rendait énigmatique. Son nez et sa bouche étaient parfaitement disposés. Trop parfaitement. Trop pour un humain. Mon rythme cardiaque s’accéléra. Ce fut alors qu’il me dit : « N’aie pas peur, je suis là. Näaï na Slohama. » J’ouvris brusquement les yeux. Mon cœur battait très vite. Aussitôt, le sol se mit à bouger, soulevant de la poussière partout ! Les portes grincèrent ! Une branche frappa contre une fenêtre ! Perdant l’équilibre, je tombai et commençai à ramper nerveusement vers la porte d’entrée. Je ne regardais pas en arrière, je ne voulais pas savoir si la chose me poursuivait. Puis j’entendis un râle agonisant ! Je me relevai... pour m’effondrer à nouveau. Mais, dans un dernier effort, je tendis ma main vers la poignée à cinq centimètres d’elle. Plus que trois... Un... Je ne pus l’atteindre. Une force m’attira violemment en arrière et je perçus un hurlement monstrueux ! Ma vue se brouilla jusqu’à ne plus rien voir. Tout à coup, je me réveillai.
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