VIILe conseil fut suivi, la visite au vieux prince décidée, mais le comte Rostow n’y allait pas de bon gré : il avait peur de l’entrevue. Il ne se rappelait que trop bien la mercuriale qu’il avait reçue du vieux prince lors de l’organisation de la milice, pour n’avoir pas fourni le nombre réglementaire d’hommes, et cela en réponse à une invitation à dîner qu’il lui avait adressée. Natacha, au contraire, vêtue de sa plus belle robe, était d’une humeur charmante : « Impossible qu’ils se refusent à m’aimer, cela ne m’est jamais arrivé ; et puis, je suis prête à faire tout ce qui leur plaira, à aimer le vieux parce qu’il est son père, à l’aimer, elle, parce qu’elle est sa sœur, à les aimer tous enfin ! » À peine furent-ils entrés dans le vestibule du vieil et sombre hôtel Bolkonsky, que le co


