XIINatacha venait d’avoir seize ans dans cette même année 1809 qu’elle s’était assignée comme le terme de son attente, après le b****r donné à Boris quatre ans auparavant ; depuis lors elle ne l’avait point revu. Lorsqu’on parlait de lui devant la comtesse, Natacha ne témoignait aucun embarras : pour elle, cet amour avait été un enfantillage sans portée, et rien de plus ; cependant, tout au fond de son cœur, elle se demandait avec inquiétude si sa promesse d’enfant ne constituait pas une obligation sérieuse, qui la liait à lui. Boris n’était plus revenu les voir depuis son premier départ pour l’armée, bien qu’il fût allé plus d’une fois à Moscou et qu’il eût même passé à une petite distance d’Otradnoë. Natacha en tirait la conclusion qu’il l’évitait, et les réflexions chagrines de ses pa


