VIIDeux mois à peine s’étaient écoulés depuis les nouvelles reçues à Lissy-Gory de la bataille d’Austerlitz et de la disparition du prince André, et malgré les lettres adressées à l’ambassade, malgré toutes les recherches, son corps n’avait pas été retrouvé, et son nom ne figurait pas sur la liste des prisonniers. La pensée la plus pénible pour ses proches était de se dire qu’il pouvait bien aussi avoir été ramassé sur le champ de bataille par les habitants du pays, et se trouver malade ou mourant, seul, au milieu d’étrangers, et incapable de donner signe de vie à sa famille. Les journaux, qui avaient été les premiers à renseigner le vieux prince sur la défaite d’Austerlitz, disaient simplement, en termes laconiques et vagues, que les Russes, après de brillants engagements, avaient dû opér


