VIILe 12 novembre, l’armée de Koutouzow, campée aux alentours d’Olmütz, se préparait à être passée en revue par les deux empereurs de Russie et d’Autriche. La garde, qui venait d’arriver, bivouaquait à quinze verstes de là, pour paraître le lendemain matin à dix heures sur le champ de manœuvres. Nicolas Rostow avait reçu ce même jour un billet de Boris. Boris lui annonçait que le régiment d’Ismaïlovsky s’arrêtait à quelques verstes, et qu’il l’attendait pour lui remettre la lettre et l’argent. La nécessité de ce dernier envoi se faisait vivement sentir, car, après la campagne, et pendant le séjour à Olmütz, Nicolas avait été exposé à toutes les tentations imaginables, grâce aux cantines bien fournies des vivandiers, et grâce aussi aux juifs autrichiens, qui pullulaient dans le camp. Ce n’


