IEn l’un des coins du wagon de troisième classe où elle se trouvait seule avec ses enfants, Mme Gérault de Varouze somnolait si pâle, et dans une telle attitude d’épuisement qu’elle semblait à demi morte. Elle n’était plus que l’ombre de la belle Medjine que Gérault avait épousée dix ans auparavant, dans la chapelle des Sœurs de Saint-Joseph, à Alep... Une ombre qui ne manquait pas d’un charme touchant et qui conservait une extrême distinction, en son costume noir fort défraîchi, sali en outre par la poussière de l’interminable voyage. En face d’elle, sur la banquette, se tenait agenouillé le petit Étienne. Il appuyait contre la vitre son visage pâlot, en suivant d’un regard émerveillé le paysage qui défilait sans trop de hâte, car ce train était loin d’atteindre à la vitesse d’un express


