Sara, pleine d’ardeur, remercia le Juif, et, confiante en ses paroles, elle se lança dans la route qui lui était tracée. Elle n’avait pas fait cent pas, qu’elle se retourna, émue d’un grand craquement qui frappait ses oreilles. C’était la haute croix que le père Isaac venait d’abattre. – Toujours la même fureur contre le signe des chrétiens ! dit-elle en tombant dans une sorte de rêverie. Et bientôt les deux compagnons se perdirent de vue, le Juif s’étant jeté dans un bois où il disparut. La jeune fille marcha vivement, si bien pénétrée des renseignements que le vieillard lui avait donnés, qu’elle n’eut besoin de demander son chemin à personne ; ce qui fit que nulle part dans sa route on ne la soupçonna étrangère au pays. Elle chemina tant et si vaillamment, comme disent les vieux réc


