Chapitre 29 - LE CHAPITRE DE BEL-ARGENT Un chapitre pour ce truand, pour ce malandrin de grande route, un chapitre pour lui tout seul, c’est sans doute beaucoup d’honneur. Nous n’y pouvons rien. Dans l’histoire que nous contons, ce sacripant s’est taillé sa part ; en toute justice, nous devons lui laisser cette part intacte, et ne rien lui rogner au nom de la vertu : nous devons avouer que le métier de censeur nous a toujours paru le plus haïssable des métiers. Censure donc qui voudra le malandrin qui ose s’attribuer l’honneur d’un chapitre : nous ne voulons être que le conteur impartial. D’ailleurs, Bel-Argent, déjà, n’était plus tout à fait le sacripant de grand chemin : il avait pris l’habit d’un honnête valet ; et en dépit du proverbe, nous pensons que l’habit fait tout au moins les


