XXXIII Madame de l’Estorade à madame de Macumer Eh ! mon enfant, si jamais tu deviens mère, tu sauras si l’on peut écrire pendant les deux premiers mois de la nourriture. Mary, ma bonne anglaise, et moi, nous sommes sur les dents. Il est vrai que je ne t’ai pas dit que je tiens à tout faire moi-même. Avant l’évènement, j’avais de mes doigts cousu la layette et brodé, garni moi-même les bonnets. Je suis esclave, ma mignonne, esclave le jour et la nuit. Et d’abord Armand-Louis tette quand il veut, et il veut toujours ; puis il faut si souvent le changer, le nettoyer, l’habiller ; la mère aime tant à le regarder endormi, à lui chanter des chansons, à le promener quand il fait beau en le tenant sur ses bras, qu’il ne lui reste pas de temps pour se soigner elle-même. Enfin, tu avais le monde,


