CHAPITRE II CONDUITS A LA MORT Un jour se passa encore sans amener aucun changement pour les prisonniers. Au reste, à l’exception des femmes et des enfants, les naturels ne leur accordaient que peu d’attention ; le chef et les autres hommes passant leur temps à essayer les fusils, à s’apprendre l’usage des divers objets pris à l’ennemi. « Qu’attendent-ils ? disait Hendrick d’un ton impatient ; s’ils veulent nous faire mourir, pourquoi nous soumettre si longtemps aux misères de la captivité ? — C’est absurde, reprenait Willem ; nous n’avons pas même aperçu Sindo ; aujourd’hui, le misérable se tient éloigné de notre vue ! » La nuit vint, et les prisonniers aperçurent une certaine agitation parmi les gens de la tribu. Plusieurs hommes couraient en tous sens, portant des torches, et se


