Chapitre 6

1018 Mots
Raya n'a pas souhaité aborder le sujet de sa mère, car elle était décédée à un moment crucial de sa vie, à un âge où elle avait le plus besoin de son soutien et de sa présence. À seulement six ans, elle a dû faire face à la perte tragique de sa mère, emportée par un cancer du sein qui avait été diagnostiqué à un stade terminal. La maladie avait progressé rapidement, et celle-ci a laissé sa famille dans la douleur, s'éteignant trois mois après le diagnostic. Cette épreuve a également eu des répercussions sur son père, qui, accablé par le chagrin et la dépression, a perdu son emploi peu après la mort de sa femme. Toutefois, malgré la détresse et les défis auxquels il était confronté, il a pris la décision courageuse de relever la tête quelques mois plus tard. Il s’est engagé à se reconstruire, non seulement pour lui-même, mais surtout pour veiller sur sa fille et lui offrir le soutien dont elle avait tant besoin dans cette période difficile. La résidence des Fierbers était une majestueuse villa arborant une façade peinte en blanc éclatant. L'imposant parking, spacieux et bien entretenu, pouvait accueillir plus de dix automobiles luxueuses, témoignant du statut de la famille. À l'intérieur, le grand salon était un véritable bijou, décoré avec soin d'objets antiques soigneusement sélectionnés, chacun racontant une histoire unique. Au centre du plafond, le grand lustre en cristal brillait d'un éclat éblouissant, diffusant des reflets lumineux dans toute la pièce, illuminant les murs ornés de tableaux raffinés. La salle à manger, qui ne manquait pas d'élégance, abritait une longue table raffinée, autour de laquelle vingt chaises étaient soigneusement disposées de part et d'autre. Ce lieu était le coeur des rassemblements familiaux. Il était impératif que tous les membres de la famille soient présents à table à dix-huit heures précises, une règle incontournable qui garantissait la convivialité des repas partagés. Seules les circonstances exceptionnelles, telles qu'une maladie, pouvaient justifier une absence, et encore, cela devait être abondamment justifié pour être accepté. Tous les convives étaient assis en silence, attendant avec impatience l'arrivée du patriarche. Ce dernier, Monsieur Moore Fierber, fit son entrée majestueuse dans la salle à manger, accompagné de son fidèle serviteur, Monsieur Édouard, le majordome de la maison. Édward, d'un air respectueux et attentif, guida le patriarche jusqu'à la chaise qui lui était réservée, veillant à ce que chaque geste soit digne de son rang. Une fois arrivé à sa place, Monsieur Fierber se tourna vers l'ensemble des convives et leur adressa un sourire cordial. D'une voix claire et chaleureuse, il prononça : — Bonsoir à tous et bon appétit. Puis, se laissant aller sur sa chaise confortable, il prit délicatement une fourchette dans sa main, prêt à savourer le repas qui l'attendait. « Merci. » C'était le seul mot que chacun d'eux avait le droit de murmurer jusqu'à la fin du repas. Tous les téléphones portables devaient être éteints, afin de garantir une atmosphère de tranquillité et de concentration sur le moment présent. Personne n'était autorisé à se lever de table pour se déplacer et revenir par la suite ; cette règle était inébranlable. Monsieur Moore tenait en haute estime le temps consacré aux repas, un principe qu'il avait scrupuleusement respecté au fil des années. Pour lui, chaque repas était une occasion précieuse de partager, d'échanger et de se retrouver en toute sérénité, loin des distractions du monde extérieur. La famille Fieber était une grande famille, composée d'une dizaine de membres, incluant des parents, des enfants et des proches. Dans cette structure familiale, seules les personnes mariées avaient le privilège de résider dans le foyer principal. Les divorcés ainsi que les veufs et veuves étaient tenus de retourner vivre dans la maison familiale d'origine, signifiant qu'ils devaient longtemps faire partie des traditions et des valeurs qui avaient été transmises au sein de la famille. À partir de l'âge de cinq ans, chaque enfant devait quitter le domicile de ses parents pour rejoindre la maison familiale. Cette règle visait à garantir que chaque enfant bénéficie d'une éducation conforme aux principes et aux croyances de la famille Fieber, qui valorisait les interactions collectives et l'apprentissage en communauté. C'était une manière de transmettre les valeurs et la culture familiale à travers les générations. Par ailleurs, tous les enfants âgés d'école, c'est-à-dire ceux qui avaient atteint l'âge scolaire, jouissaient d'un droit particulier : celui d'avoir leur propre voiture pour se déplacer. Les enfants majeurs, ayant atteint l'âge légal, conduisaient leurs véhicules eux-mêmes, développant ainsi leur indépendance et leur sens des responsabilités. En revanche, les enfants qui étaient encore mineurs ne conduisaient pas leurs voitures et bénéficiaient de l'aide de chauffeurs personnels, ce qui leur permettait de se déplacer en toute sécurité tout en restant sous la supervision d’adultes. Les seuls individus ayant droit à hériter des biens de la famille Fierber sont les enfants appartenant à la génération suivante. Par exemple, Monsieur Moore, qui est actuellement l'héritier de cette lignée, transmettra son héritage à son petit-fils, celui-ci étant le futur successeur. Il est essentiel que chaque membre de la famille se montre libre de tout sentiment de jalousie. Tout parent ou enfant qui laisserait s'installer en lui des germes de ressentiment ou d'envie sera exclu et écarté de la famille Fierber. Dans une famille aussi prospère et influente, il est primordial de promouvoir l’harmonie et la sérénité. Dans la famille Fierber, aucune erreur n’était tolérée. Chacun devait veiller à ne pas entacher l'honneur et la réputation de cette prestigieuse lignée, car toute défaillance serait sévèrement sanctionnée par le patriarche, figure d'autorité intransigeante de la famille. Cependant, comme le dit si bien le dicton, il existe toujours des exceptions à une règle. En surface, tous les membres de cette famille semblaient être d'une obéissance exemplaire, mais au fond, certains d’entre eux entretenaient des pensées perfides et des intentions malveillantes, à l'abri des regards. Les enfants du patriarche, quant à eux, aspiraient à ce qu'un de leurs propres descendants prenne les rênes de la famille Fierber, cherchant à s'assurer un avenir où leur pouvoir et leur influence se perpétueraient au sein de cette lignée.
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