IL’air s’était rasséréné. Pas un souffle, ni une voix ne se faisait entendre. Déjà les nébuleuses laissaient tomber un rayon moins pâle au pied des arbres dépouillés. Les escarpements des monts devenaient semblables à cet endroit où le Jura élève ses tours, ses boulevards, pour former à la France sa ceinture ; et, quoique les lianes fussent noirs, la cime flamboyait des reflets rougeâtres d’un soleil invisible. Nul sentier ne conduisait sur les sommets où se tenaient plusieurs hommes qui semblaient s’y être égarés au-dessus de la foule qui passait à leurs pieds. Peut-être les aigles avaient prêté leurs ailes à ces solitaires. Ils paraissaient occupés des songes d’un sommeil sacré. Tous, excepté un seul, avaient gardé sur leurs fronts la sérénité du monde naissant. « Avez-vous perdu le ch


