IXDans une profonde vallée de la Syrie, fermée d’un côté par les sommets neigeux du Liban, ouverte de l’autre sur les plages lointaines de la Méditerranée, s’élève la riche demeure d’un émir. À gauche est une vaste forêt de cèdres, au milieu un tapis de gazon émaillé de fleurs sauvages, à droite un abîme au fond duquel murmurent les eaux tourmentées d’un torrent. Le soleil commence à baisser. Sous l’ombre épaisse d’un cèdre séculaire, le chef est couché aux pieds d’une belle jeune femme. – Voilà un an, – dit-il, – que nous cachons ici notre amour et notre bonheur. Laisse-moi te remercier, ma bien-aimée, et te dire ce que j’ai dans le cœur. Je suis plein de reconnaissance pour tes bienfaits ; tu as apaisé toutes mes souffrances, dissipé tous mes doutes, ranimé toutes mes illusions. La vi


