JOURNAL DE DAVID ¬ 3 Finalement, j’avais trouvé l’endroit idéal pour surveiller le lieu sans attirer l’attention. Aux abords du terrain vague, je reconnus sans peine les personnages qui depuis quelques semaines peuplaient ce bout de nature abandonnée. En retrait, à l’abri des regards derrière les premières hautes herbes, trois caravanes délabrées formaient leur campement. Des chiens sans collier erraient tout autour, et aboyaient parfois. Ils étaient aussi abîmés et majestueux que leurs maîtres. Dans cette dignité singulière, les chiens, les roulottes et les hommes se ressemblaient. Les mendiants travaillaient aux feux rouges, pendant que la vie sur le camp suivait son cours. Une femme en robe longue pendait son linge entre deux arbres difformes. Des gamins à demi nus couraient en riant


