XVI Comme je faisais ces réflexions, on emmena les prisonniers. Il était déjà minuit. De Saint-Mandé à Paris la route n’est pas trop fréquentée. Peu de maisons. Beaucoup de longs murs. Peu de réverbères. Pas de sergents de ville. Tout cela n’est pas rassurant. Pour comble de malheur, j’étais seul. Le commissaire me proposa de m’emmener avec lui. Son escorte aurait servi pour lui et pour moi. C’était une politesse, mais je remerciai et je refusai avec empressement. Je craignais trop qu’il se ravisât et voulût me retenir. Il devina ma pensée et ne s’en offensa point, mais il me laissa seul sur la route, et j’étais si harassé de mon premier voyage, des émotions qui l’avaient suivi et de ce long retour, qu’il me resta tout juste la force de rentrer chez moi au bruit des grognements de Vét


