XLPLUMKETT À LOTI Mon cher ami, Je ne vous écrivais pas, tout simplement parce que je n’avais rien à vous dire. En pareil cas, j’ai l’habitude de me taire. Qu’aurais-je pu vous raconter en effet ? Que j’étais très préoccupé de choses nullement agréables ; que j’étais empoigné par dame Réalité, étreinte dont il est fort dur de se débarrasser ; que je languissais assez tristement au milieu de messieurs maritimes et coloniaux ; que les liens sympathiques, les affinités mystérieuses qui, en certains moments, m’unissent si étroitement avec tout ce qui est aimable et beau, étaient rompus. Je suis sûr que vous comprenez très bien ceci, car c’est là l’état dans lequel je vous ai vu plus d’une fois plongé. Votre nature ressemble beaucoup à la mienne, ce qui m’explique fort bien la très grande


