– Que Dieu vous pardonne ! dit Arsène ; mais avouez jusqu’au bout. Pourquoi la rendiez-vous si malheureuse ? Est-ce à cause de moi ? Vous savez bien qu’elle ne m’aimait pas ! – Oui, je le savais ! dit Horace avec un retour d’orgueil et de triomphe égoïste ; mais aussitôt ses yeux s’humectèrent et sa voix se troubla. Je le savais, continua-t-il, mais je ne voulais seulement pas qu’elle t’estimât, noble Arsène ! C’était pour moi une injure sanglante que la comparaison qu’elle pouvait faire entre nous deux au fond de son cœur. Vous voyez bien, mes amis, que, dans ma vanité, il y avait des remords et de la honte. – Mais enfin, reprit Arsène, elle ne me regrettait pas assez, elle ne pensait pas assez à moi, pour qu’il lui en coûtât beaucoup de m’oublier tout à fait ? – Elle vous a longtemps


