Odon s’arrêta tout à coup. À quelques pas de lui, une enfant était étendue, dans une pose modeste et charmante, la tête contre son bras nu replié et appuyé à un petit monticule herbeux. Son visage aux traits délicats, satiné comme la corolle d’une fleur, se rosait sous l’influence de quelque émotion mystérieuse, qui faisait aussi trembler et sourire les petites lèvres d’un dessin très pur, et palpiter les longs cils presque bruns. Toute sa personne semblait d’une finesse ravissante. Elle était vêtue d’une robe en simple toile de Vichy, fort passée, d’une forme enfantine. Mais bien plus que de cette tenue presque pauvre, Odon fut frappé de sa coiffure. Elle avait d’admirables cheveux blonds teintés de roux, largement et très naturellement ondulés, qui glissaient sur son épaule en une grosse


