Astrid croyait avoir perdu toute chance de se retrouver avec quelqu’un lorsqu’elle entendit des pas venir s’approcher sa chambre. ça ne pouvait pas être un homme à cause du bruit des talons qui claquaient contre le parquet. Elle fut étonnée de penser que son geôlier était mariée parce qu’en réalité, vu son penchant pour le sexe, elle ne pensait pas qu’une femme serait capable de prendre ce genre d’homme pour époux. Elle avait eu vent des pratiques dont faisait ce genre de personne ; du sexe mélangé à la douleur. Elle ne comprenait pas comment une femme serait capable d’aimer ce mélange qui ne pouvait qu’être amer.
Lorsque le bruit cessa, elle tourna la tête vers la porte et constata des escarpins dont elle ne pouvait définir la longueur du talon. Il était vrai que vu la diva qu’elle était avant, elle en mettait mais elle ne se souvenait pas avoir déjà mis celles à cette longueur. Ses yeux montèrent pour s’arrêter sur les cuisses presque nues et encore plus haut, peut-être à la limite de sa petite culotte, elle pouvait apercevoir le tissu moulant d’une robe. Ses yeux continuèrent leur ascension pour constater un décolleté plongeant qui laissait voir une poitrine à peine camouflée par le tissu de la robe parce que vu ce qui était semblable aux tétons, cette personne n’avait pas de soutif. La dernière étape consistait à mettre un visage sur ce corps quoi que beau, mais très exposé.
Elle finit par relever la tête et ses yeux rencontrèrent un visage peint de peinture de beauté peut-être à trois couches, un peu comme elle avant. Elle essayait de se dire qu’elle pourrait connaitre cette fille parce que bien évidement c’était une fille, lorsqu’un raclement de gorge la ramena à la réalité.
-je finirai par croire que vous aimez ce que vous voyez et même si c’était le cas, vous n’êtes pas la personne idéale à mon corps. Qu’est-ce que vous faites là ? demanda-t-elle sous un ton brusque.
Astrid ne comprenait pas pour quelle raison elle ne pouvait pas être un tout petit peu courtoise. Après tout, elles ne se partageaient pas le même homme pour qu’elle la voie comme une potentielle rivale.
-je vous ai posé une question, qu’est-ce que vous faites là ?
-je vous prie de baisser d’un ton parce que moi-même je ne sais pas ce que je fais là et si vous voulez le savoir, vous pouvez demander à cet animal sauvage qui est certainement le propriétaire des lieux.
-Lorenzo ? ah je vois. Vous en êtes encore une après cette Emma. Je me demande bien ce que je ferai pour que vous cessiez de lui courir après comme des mouches. Lorenzo n’est pas votre type d’homme et je vous conseille de vous en aller très rapidement.
Astrid ne voyait pas ça comme un conseil mais comme une mise en garde dangereuse et pour qu’elle s’en aille parce que c’était ce qu’elle voulait, il fallait qu’elle se libère de ces chaînes qui la retenaient prisonnière.
-comment tu t’appelles toi ?
-demandez à l’homme qui me détient prisonnière et je crois qu’il se fera un grand plaisir de vous le dire.
Livia serra les poings et expira fortement. Elle avait cru qu’elle n’avait plus qu’à faire à cette Emma mais apparemment, son imbécile de frère ne s’était pas retenu de ramener une autre dont elle allait encore être obligée de supporter les gémissements. Elle en avait vraiment pas.
-je me ferai un grand plaisir de vous faire disparaitre de mon chemin, lui dit Livia.
C’était une menace plus qu’autre chose et Astrid n’avait rien à faire de ça. Elle savait qu’une fois libérée, elle partirait loin de là et ne ferait plus jamais l’erreur d’y retourner.
Livia sortit de la chambre prise d’une colère qui ne disait pas son nom. Elle avait tout fait pendant des années uniquement dans le but de ne plus voir aucune femme défiler dans le manoir de l’italien et pourtant, vu la situation, c’était comme si elle n’avait pratiquement rien fait. Elle se rendit dans la cuisine avec une course qui ne disait pas son nom. Si elle ne buvait pas de l’eau, elle risquait d’être victime d’une crise cardiaque mais seulement, lorsqu’elle arriva dans le salon, son talon fut coincé par une corde. Elle baissa la tête et vit un string à ses pied, elle courba et le prit, ce n’était pas le sien et elle devint encore plus rageuse que quelques secondes plus tôt. Cela ne pouvait qu’avoir une seule signification, une fille était là et elle était certaine que Lorenzo prenait bien son pied. Elle avait envie de crier au monde entier qu’elle haïssait toutes les filles que Lorenzo pouvait trouver à son goût. Elle les détestait toutes et comptait agir très rapidement.
-bonne arrivée mademoiselle, je ne savais pas que votre retour serait aussi rapide.
Alors comme ça, cette vieille femme voulait qu’elle retarde son retour afin de de laisser Lorenzo faire ce qu’il voulait avec des femmes, ça jamais. Elle savait qu’il était du genre à ne pas se passer du sexe et le fait de penser que chaque seconde qui passait, il faisait gémir plus d’une la faisait rager.
-je n’avais plus rien d’important à faire alors, je me suis dit que je pourrais terminer mon travail ici vu que je dois réaliser le tableau d’un homme qui est mon model.
-et j’imagine que l’homme que vous trouvez comme model et monsieur Lombardi, je suis certaine qu’il sera ravie de vous accorder ce privilège mademoiselle. Avez-vous besoin de quelque chose ?
-oui ! est-ce que Lorenzo est là ? et qui d’autre d’ailleurs.
-mademoiselle Emma est arrivée il n’y a pas longtemps.
Et comme ça, ça ne pouvait qu’être cette peste d’Emma. Juste des gros seins et un postérieur rebondi, elle ne voyait pas ce que Lorenzo lui trouvait pour être tout le temps entre ses jambes. Elle quitta le salon en courant car, elle n’avait aucun problème avec les talons aiguillonnés. Elle savait parfaitement où elle partait parce qu’elle savait que Lorenzo n’avait pas deux endroits où il assouvissait son désir bestial.
Lorsqu’elle fut devant cette porte qui lui était interdite, elle posa la tête dessus et le simple fait d’entendre Emma gémir de plaisir et de douleur fit couler ses larmes. C’était un plaisir auquel elle n’aurait jamais la chance d’y goûter mais elle ne baissait les bras. Des années à rêver du corps de cet homme, des années à envier les femmes qui entraient dans cette chambre, des années à se dire qu’un jour peut-être ça sera elle. elle ne comptait pas baisser les bras après tout ce qu’elle avait déjà entrepris pour être là.
Lorenzo Lombardi, le seul nom masculin qui n’avait cessé de la hanter jusque-là, son seul combat était celui de devenir la seule qu’il ferait gémir et la seule en qui il trouvera le parfait plaisir qu’il recherchait depuis des années. Elle se fit cette promesse une nouvelle fois et c’était peut-être la millième fois déjà. elle regarda la porte une dernière fois et partit de là alors qu’une larme solitaire roulait sur sa joue.
Elle se rendit dans la cuisine où elle retrouva Giorgia qui s’afférait à faire le dîner. Lorsque ses yeux se posèrent sur le couteau qui était sur le plan du travail, elle le vit dans ses songes en train de trancher la chaire d’Emma pour se retrouver sur son cœur, un cœur que ce couteau prenait un plaisir fou à découper alors que cette dernière criait comme un animal à l’abattoir. Elle sourit dangereusement en revenant à la réalité.
-je vois que vous êtes heureuse d’être à la maison, remarqua Giorgia.
Livia se rendit compte que la vieille faisait allusion à son sourire et oui, elle hocha la tête parce que si jamais cette femme avait vu cette scène dans ses songes, elle aurait pu mourir d’une attaque cardiaque.
-qui est cette femme au deuxième étage Giorgia ?
-je ne sais pas. seul monsieur Lombardi pourra répondre à vos questions mademoiselle. Vous savez que je ne fais que ce que ce qu’on me demande et les informations de monsieur ne m’intéressent pas.
Livia la trouvait trop obéissante à son goût. Si seulement elle était un peu fouineuse, elle aurait pu s’entendre avec elle sans aucun souci mais il fallait toujours qu’elle soit la femme qui est aveugle et sourde tant que ça concerne son patron.
Elle n’avait fait que quelques minutes dans la cuisine et pourtant elle se demandait déjà quand est-ce que Lorenzo et cette Emma allaient finir. Il était de nature à prendre son temps parce que son désir tait la chose la plus difficile à satisfaire mais elle n’avait plus envie de les imaginer ensemble. Elle tendit la main sur le plan du travail et récupéra le couteau qui était posé dessus. elle le regarda dangereusement et dans ses songes, elle se voyait déjà en train de faire saigner Emma du ventre alors que Lorenzo la félicitait en lui faisant comprendre qu’ils allaient enfin être ensemble jusqu’à la fin de leurs vies.
-non mais qu’est-ce que vous faites mademoiselle ?
Le cri de Giorgia la tira de ses songes et elle constata qu’elle avait braqué son couteau sur cette dernière et qu’elle était sur le point de la blesser. Elle souffla en se demandant ce qui lui arrivait. Elle avait passé sa vie à penser comment tuer toutes les femmes que Lorenzo fréquentait au point où elle était sur le point de blesser celle qu’il voyait comme une figure maternelle. Il la tuerait si elle faisait couler une seule goutte du sang de la vieille.
-je suis vraiment désolée Giorgia, je n’ai pas fait exprès.
-d’accord, je préfère rester seule en cuisine.
Elle vit ça comme une délivrance. Ce n’était pas comme si elle était heureuse d’être là même si elle ne faisait rien. Voir tous les objets dangereux qui s’y trouvaient allait toujours lui donner de ces idées obscures qu’elle voulait refréner pour un moment.