IV Cet été-là, Raymond fit un long séjour en Suède, chez un ami. Au retour, vers la mi-septembre, il alla passer quelques jours aux Grands-Sapins, propriété de son père depuis l’année précédente. Daubrey avait décidé sa femme à vendre le vieux logis familial qu’il n’aimait pas et qui représentait pour lui un capital inutilisé. Tout ce qui était tradition, attachement au passé, souvenirs familiaux, demeurait incompréhensible à cet homme, élevé dans le seul culte de sa personnalité, de ses jouissances. Paule avait laissé faire, avec cette indifférence qu’elle semblait apporter à toutes choses depuis son mariage. Les Grands-Sapins étaient donc passés entre les mains du colonel Évennes, qui n’aurait pu supporter l’idée de voir des étrangers maîtres de la chère vieille demeure où il était né,


