VIII Troisième et dernière entrevue avec SmerdiakovDurant le trajet, un vent âpre s’éleva, le même que le matin, amenant une neige fine, épaisse et sèche. Elle tombait sans adhérer au sol, le vent la faisait tourbillonner et ce fut bientôt une vraie tourmente. Dans la partie de la ville où habitait Smerdiakov, il n’y a presque pas de réverbères. Ivan marchait dans l’obscurité en s’orientant d’instinct. Il avait mal à la tête, les tempes lui battaient, son pouls était précipité. Un peu avant d’arriver à la maisonnette de Marie Kondratievna, il rencontra un homme pris de boisson, au caftan rapiécé, qui marchait en zigzag en invectivant, s’interrompant parfois pour entonner une chanson d’une voix rauque : « Pour Piterest parti Vanka, Je ne l’attendrai pas. » Mais il s’arrêtait toujours au


