XXII Sacrifice Un peu de temps s’était écoulé. Mme la duchesse de Clare et son fils restaient assis à côté l’un de l’autre, et la tête d’Angèle s’appuyait contre l’épaule de Georges. Elle écoutait battre ce pauvre brave cœur. – Je ne la connais pas, disait-elle ; je la haïssais parce que je savais qu’elle était l’appât, le même appât, tendu à chacun de vous deux. Tu m’apprends qu’elle était l’esclave, je lui pardonne, tu me dis qu’elle t’a sauvé la vie là-bas au château de Bretagne, je la bénis. Elle est belle, n’est-ce pas ? Oui, puisqu’Albert l’a choisie… Mon Georges ! pauvre cher enfant ! jamais on n’a demandé pareil sacrifice à personne… – Peut-être que vous vous trompez, ma mère, sur la nature du sacrifice, dit Georges qui était froid maintenant, et sur son étendue aussi. Je croy


