III Vers le milieu du XVIe siècle, les Salvi s’étaient acquis en Italie une certaine renommée comme céramistes. Petits artisans d’abord, ils s’élevaient ensuite dans l’échelle sociale et quelques-uns d’entre eux, aux générations suivantes, contractaient mariage avec des familles de bonne noblesse ou de la plus ancienne bourgeoisie toscane. Dans la petite ville de Parenza, la maison des ancêtres subsistait toujours, un peu en retrait sur une cour étroite qui séparait de la rue un mur bas. La façade creuse, zébrée de crevasses, disparaissait en partie sous les vigoureux sarments d’une vigne – contemporaine, assurait la tradition, de Bartholomeo Salvi qui avait travaillé pour Laurent de Médicis dont la protection avait commencé la fortune de la famille. Une baie en plein cintre s’ouvrait au


