Chapitre I

3862 Mots
EN QUETE DE PROGENITURE 1-Rien qu’à y penser Le jour se lève enfin sur les terres de la belle république de Tchérizo. Ah cette belle patrie autrefois déchirée en deux par la guerre. Oui ! Cette sale guerre qui a rendu des enfants orphelins, des femmes veuves et qui a révoquée en doute l’essence même de la nature humaine aussi paradoxale qu’elle soit. L’humain, un être sensé et raisonnable, bienveillant et aimable ne serait qu’en fait au fond de lui un être bondé de violence, hostile et dangereux pour ses semblables. Après avoir faire parler le lion, la férocité, la cruauté et l’inhumanité pour conserver le pouvoir et ses intérêts. Le moment est venu de déposer les armes, d’user du renard, de la ruse, de la malice pour étouffer les rancœurs et endormir les esprits de représailles. Ah qu’est-ce qu’ils sont ferrés ces politiciens ! Lui qui au début brandissait les armes et criait oui au feu, oui au sang, se retrouve aujourd’hui brandissant des fleurs et criant oui à la paix, oui au pardon, oui à la réconciliation. Le pouvoir n’appartient donc plus à celui qui remporte les élections mais plutôt à celui qui gagne la guerre. Hélas la nature humaine est ainsi, ambivalente et imprévisible à la fois. Heureusement pour nous tout était fini. Désormais sur cette grande et belle république de Tchérizo soufflait un vent de paix, de bonheur et de prospérité. Mais que dire de ces classes opposées qui fleurissaient de jours en jours. Pour certains on broyait du noir et pour d’autres le luxe coulait à flot. Voilà, encore des inégalités. Le monde ne changera donc jamais ? La justice des hommes n’est point équitable, l’argent est son seul maître. La corruption règne et certains s’enrichissent sur le dos des autres. Les faisant passer de l’état d’affranchissement à l’état d’assujettissement. Et c’est ainsi qu’est la terre des hommes. Dieu le tout puissant devrait être déçu de nos prêtres, nos pasteur et nos imams pervertis qui censés guider les Hommes sur le chemin de l’éthique ne le font guerre mais courent plutôt derrière l’oseille. Ces derniers toujours en quête d’obole, c’est vraiment pitoyable. Tant mieux, parmi ces faux subsiste des vrais il est donc incontestable que l’exception confirme la règle. Dans tout ce débâcle vivait un couple pieux et digne avec pour chef de file Kassim digne descendent des Koulibaly. Ah ! Ce brave monsieur qui gagnait son pain quotidien à la sueur de son dur labeur. En effet, Kassim était vigile ou appelé d’un ton ironique vielleur de la nuit dans une industrie de transformation de noix de cajou. Pourtant ce brave monsieur gagnait dignement sa vie. Et comme on le dit derrière un grand homme se cache une grande dame. Oui ! La belle et tendre Awa sa bien aimé. Une jeune femme m*******e comme on les aime, soumise, respectueuse et courageuse. Ce genre de femme qui n’embête pas son homme pour des futilités de mèches ou de produits cosmétiques. On la comprend elle était si naturellement belle et travailleuse. Ce genre de femme modèle qui se bat aux côtés de son prince charmant pour l’aider à améliorer leurs conditions de vie. Ce formidable et jeune couple célébrait leur noce de bois. Cependant, après tout ce temps de vie commune sans enfant le ciel commençait à s’assombrir dans leur vie. A qui la faute ? Aux rumeurs de stérilité qui engendrèrent d’énormes pressions. Oui ! Des pressions de la belle-famille à la recherche du bouc émissaire sur qui déverser le blâme. Malheur aux femmes, qui dans ce genre d’occurrence porte le fardeau du haut-le-cœur puisque ce sont elles qui sont censées jouer le rôle de la terre fertile qui fait germer le fruit de l’union entre l’homme et la femme comme nous a appris le créateur de toute chose que la grâce divine repose à jamais sur lui. Voilà donc que commence le véritable calvaire de la niaise Awa. Son quotidien si paisible se transforma en un véritable tintamarre infernal d’outrages et de persiflages. A ce chapelet d’injures, elle est immunisée. Elle est forte, courageuse et son mari la soutient se disait-elle, oubliant l’influence de sa belle-mère sur ce dernier. Et c’est normal les bons fils écoutent leurs mères. Encore ces belles-mères insupportables qui mettent leurs nez dans des affaires de couple que Dieu le très haut nous en préserve. Cette belle mère c’est Korotoumou. Oui encore elle qui conspire et complote contre Awa. Oui encore elle qui insuffle des idées noires à son fils. Oui encore elle qui lui parle de polygamie alors qu’elle-même à son tour luttait contre. Oui toujours elle qui semble venir à point nommé pour empêcher Awa de nager dans son marigot de bonheur. Je le disais ce qui préfigure était mauvais et Awa tel un devin voyait également venir ce mauvais présage. Comment y remédier ? se disait-elle ou devrait-elle plutôt dire comment guérir d’un mal méconnu ? Une seule solution, tirer les vers du nez. Oui récupérons des informations chez ce Kassim se disait-elle. Une fois le soleil ayant troqué son manteau éclairé pour celui de la nuit sombre Awa entama la discussion. - Mon cher et tendre époux qu’est-ce qui ne va pas, t’ai-je causé du tort ? - Non Awa tu ne m’as rien fais stipula kassim - Aide-moi à trouver une solution à notre problème - De quel problème parles-tu ? - Du fait que cela fera bientôt six ans que nous sommes mariés et toujours sans enfant. Ce vide ne te trouble-t-il pas ? - Oh ! non détrompe toi cela m’inquiète solution, tirer les vers du nez. Oui récupérons des informations chez ce Kassim se disait-elle. Une fois le soleil ayant troqué son manteau éclairé pour celui de la nuit sombre Awa entama la discussion. - Mon cher et tendre époux qu’est-ce qui ne va pas, t’ai-je causé du tort ? - Non Awa tu ne m’as rien fais stipula kassim - Aide-moi à trouver une solution à notre problème - De quel problème parles-tu ? - Du fait que cela fera bientôt six ans que nous sommes mariés et toujours sans enfant. Ce vide ne te trouble-t-il pas ? - Oh ! non détrompe toi cela m’inquiète bien plus que tu ne le pense - Alors pourquoi ne fais-tu rien ? - Parce que ma mère se charge de tous - Ta mère ? Que vient-elle chercher dans notre vie de couple ? Quelle est donc son fameux remède pour nous ? - Tu tiens vraiment à le savoir ? - Bien sûr que oui puisque je viens à peine de te le demander ? - Dans ce cas je vais satisfaire ta curiosité. Ma mère veut que je prenne une seconde épouse - Et tu comptes réellement le faire ? - Oui puisque c’est ma mère qui me la enjoint A la suite de ces paroles ce fut la goutte d’eau de trop qui fit déborder le vase, Awa fondit en larme. Eh oui ! C’est bien triste tout ça. Triste de voir que ces hommes clamant si haut et fort leur - Tu tiens vraiment à le savoir ? - Bien sûr que oui puisque je viens à peine de te le demander ? - Dans ce cas je vais satisfaire ta curiosité. Ma mère veut que je prenne une seconde épouse - Et tu comptes réellement le faire ? - Oui puisque c’est ma mère qui me la enjoint A la suite de ces paroles ce fut la goutte d’eau de trop qui fit déborder le vase, Awa fondit en larme. Eh oui ! C’est bien triste tout ça. Triste de voir que ces hommes clamant si haut et fort leur statut de chef irréfragable ne seraient qu’en réalité des pantins de leurs mères qui exécutent à la lettre les directives de leurs dudit génitrices. Eh bien, Dans une telle conjoncture la rébellion s’impose. Néanmoins, une rébellion à coloration tragique mettant en scène la lutte d’une femme faible et seule confrontée à une véritable légion romaine que constitue l’islam, ses prescriptions divines et ses croyants qui font office de soldat. Dans de telles conditions la guerre semble perdue d’avance. Que faire pour endiguer le véritable fléau qu’est la polygamie si Allah lui-même le tout puissant l’approuve ? Sinon rien à faire. Une unique solution s’impose. Laquelle ? Enfanter. Dans le cas contraire elle pouvait faire ses adieux à sa tranquillité et à son amour unique. Les jours passaient, le poids de la menace s’amplifiait. Awa ne pouvait que prier afin qu’Allah le tout puissant prenne pitié d’elle et lui vienne en aide. La prière, l’arme des croyants, elle si pourtant efficace ne changeait rien au quotidien d’Awa. La méchanceté des hommes, la société qui critique et n’apporte aucune panacée. Toujours cette société qui traite de ventre cimetière et de sorcière les femmes qui ont du mal à donner la vie sans même connaitre le degré du désir qu’elles éprouvent d’enfanter. Ah je les plains ! Ils ne savent pas et parle pourtant. Cette société nuisible qui remue le couteau dans la plaie avec ses réprimandes infâmes. Et de ces critiques honteuses Awa en avait marre. Il était enfin tant d’agir car les prières étaient veines. Elle tenta également la médecine traditionnelle et les potions magiques. Cependant, elle ne sentait toujours pas la graine germer en elle. Après plusieurs semaines d’essaies en vain, Awa décida unilatéralement de se rendre chez Ankaramoko le marabout du quartier en vue de trouver un palliatif à son mal. Alors, pouvait-elle aller seule dans un endroit qu’elle n’eut pas l’habitude de fréquenter ? Impossible ! Cependant, son foyer était menacé il fallait donc qu’elle le fasse. À qui se confier ? A personne. Oui personne ne l’aimait ! Se disait-elle. Elle était devenue paranoïaque et ne pouvait faire confiance. Quant aux femmes du quartier, elle les percevait toutes comme des rivales, des vautours guettant la moindre erreur de sa part pour s’emparer de son chaleureux foyer qu’elle avait construit avec beaucoup d’énergies et de patience. Pas question ! Se disait-elle. Non ! Non et non ! Elle ne pouvait se laisser faire. De cette pensée, elle s’arma de courage et se mit en route. Sa destination ? Ankaramoko le marabout du quartier. Une fois arrivée chez ce dernier, la peur s’empara d’elle puis elle entendit une voix grave >. Cette voix si étrangère et familière à la fois ! Ce fut le trouble dans son esprit. Elle entra enfin dans le temple sacret, la demeure des djinns. Là où ses souffrances s’achèveront enfin. - Assieds-toi ma fille affirma Ankaramoko - Merci grand marabout ! - Je connais déjà le motif de ta présence les génies. Les génies m’avaient déjà averti. - Est-ce pour cela que vous connaissiez mon nom ? - Certes, mais j’ai aussi entendu parler de toi je connais ton mal - Ankaramoko par pitié aidez moi A la suite de ces dires, le marabout sorti les cauris et les jeta à même le sol. Puis d’une manière concentrer se donna aux interprétations - Ce cauris isolé c’est toi Awa - Moi ! - Oui toi, et les quatre autres réunis c’est ton mari, ta future coépouse, leur enfant et ta belle mère - Eh ! Allah pourquoi moi ? Elle fondit à nouveau en larme face à la nouvelle terrible qu’Ankaramoko venait de lui prédire. Oh ! Misère, la vie est donc faite ainsi, pauvre Awa on aurait mal à sa place. Que c’est triste le destin qui lui était réservé. - Ankaramoko combien de temps me reste-t-il avant que ma coépouse ne vienne s’installer dans ma demeure ? D’un air soucieux, le marabout repris ses cauris et les jeta à nouveau contre le sol - Cette venue ne saurait tarder. - Alors le temps presse Ankaramoko qu’elle est donc la solution à mon problème - Tu dois faire des sacrifices - Ankaramoko tous ce que tu veux je suis prête à tous et même à mettre les bouchés doubles s’il le faudrait pour enfanter et sauvegarder mon foyer. Ah ! Il est facile de promettre quand on ne sait pas à quoi s’attendre. Comme on le dit c’est au pied du mur que l’on reconnait le vrai maçon. - Tu as l’air si déterminé que les génies ne sauraient te laisser tomber. - Ankaramoko remercie les de ma part - Les génies demandent un mouton et trois coqs dont deux blancs et un roux à cela il faudrait ajouter une modique somme de dix mille pour la consultation. Une fois que tu réuniras les éléments demandés par les génies reviens afin que nous achevions le sacrifice - Ankaramoko c’est compris dites aux génies de me donner tout au plus 3 jours et je serai de retour avec tout ce qu’ils m’ont demandé. Sur ce je vais demander la route. Lui dit-elle d’un air confiant. Pourtant le coût du sacrifice n’était pas si médiocre, mais elle était décidée à en finir avec cette histoire. Oui son mal ne subsisterait plus jamais. Elle serait soustraite de la caste des ventres secs car elle allait bientôt donner la vie et rien qu’à y penser son cœur s’emplissait de joie. - Vas en paix ma fille sous la protection des dieux ! - Merci Ankaramoko ! C’est ainsi, avec la joie au cœur et surtout soulagée que notre chère Awa pris congé du marabout peut-être salvateur. De retour chez elle Awa s’empressa d’ouvrir son coffre et de prendre de l’argent pour les emplettes sacrificielles. Ah ce coffre lui qui avait abrité pendant de nombreuses années toutes les économies d’Awa. En effet c’était l’argent de son commerce qu’elle gardait précieusement pour des cas d’urgence et des imprévus. Mais donner naissance n’était-il pas plus urgent que la maladie pour Awa ? Si puisque donner naissance c’était son mal. Et le mal dont elle souffrait serait bientôt terminé. Elle ne pouvait s’empêcher de chanter et de manifester sa joie. Ce cher Kassim ne comprenait plus rien. Qu’est-ce qu’elle manigançait ? se demandait-il. Il y a à peine moins de vingt-quatre heures cette dernière le boudait parce qu’il l’avait trahi. Il voulait une autre femme alors qu’il en avait déjà une. Et pas n’importe laquelle c’était la belle Awa. Capable de satisfaire à la fois ses désirs sexuels et ceux d’ordre matériels. Elle l’assistait et l’aidait. Elle le respectait, lui était soumise en plus de lui être fidèle. Ah ! Une femme pareille c’était un cadeau du ciel, une bénédiction de Dieu. Alors il se demandait pourquoi le tout puissant avait-il empoisonné le beau cadeau qu’il lui avait lui-même donné ? Pourquoi prives-tu Allah une si belle femme du don de l’enfantement ? Ses questions restaient sans réponses et il en souffrait énormément. Cependant, il avait lui aussi besoin d’une descendance, il nourrissait également le désir de la paternité. Il n’était donc pas susceptible de réfuter ce bonheur pour l’amour. Il n’en n’était pas question. Awa l’avait pourtant vu et ignoré elle ne lui parlait presque plus il était devenu son ennemi. Elle se dépêchait de compter son argent. - Cent mille, deux-cent-vingt-mille, trois-cent dix mille. Et voilà, plus rien, même plus un radis c’était tout son fond mais pour ce sacrifice elle était prête à tout et elle le faisait avec le sourire en plus. - Où vas-tu avec tout cet argent ? - Puisque tu ne voulais pas m’aider et que tu tenais tant à satisfaire ton désir de polygamie j’ai dû prendre les choses en main. Je vais régler ce problème moi-même. - C’est donc avec de l’argent que se règle les problèmes de stérilités ? - Qui stérile ! Qui traites-tu de stérile ? Es-tu tombé sur la tête ? Qu’est ce qui ne va pas chez toi ? Tu veux gâcher ma joie c’est cela. Jusqu’à preuve du contraire aucune médecine ne m’a déclaré le statut de stérilité. Ce serait plutôt toi qui sois impuissant. Face à ces mots si méchants Kassim préféra garder le silence pour éviter le c*****e. De toutes les façons il l’avait bien mérité. Car si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence il vaudrait mieux que tu te taises. Après avoir fini de déverser son venin sur sa victime comme une véritable vipère, cette dernière se retira de la pièce. Sa nouvelle destination le grand marché. - Taxi ! taxi ! conduis-moi au grand marché Une fois dans la voiture les remords envahissaient son esprit. Après plus de cinq ans de mariage c’était la toute première fois qu’elle lui manquait de respect. Pourtant la question de Kassim était normale. Et en plus elle l’aimait toujours c’était son prince charmant. Tout d’un coup le film de leur rencontre défila dans sa tête comme la b***e d’annonce d’un film au cinéma. Ah ! Ce fameux jour où kassim accompagné de ses oncles était venu chez elle pour demander sa main. Il était si beau, si élégant. Dès qu’elle l’eut vu, ce fut le coup de foudre. Il lui plaisait déjà. Elle était prête à tout laisser, tout abandonner pour le suivre. Mais son rêve fut brusquement taire par le chauffeur de taxi qui criait >. Enfin ! disait￾elle - Combien je te dois - Deux- cents Awa donna donc au chauffeur ce qu’elle lui devait et descendit du taxi. Le grand marché se trouvait là devant elle. Elle était joyeuse et n’en revenait pas parce qu’elle était à deux doigts de son bonheur. Le grand marché ou devrais-je dire la grande pharmacie, puisqu’il abritait l’antidote de son mal. Et il se trouvait là, sous ses yeux. Ce marché comme son nom l’indique était vraiment immense et partitionné en plusieurs secteurs. Il grouillait de monde de sorte à rendre la circulation dense. Les épices diverses du marché offraient des couleurs chatoyantes et agréables à admirer. De bonnes odeurs, ils n’y en avaient partout de sorte à distraire Awa. Mais elle garda la tête sur les épaules. Elle entra dans le marché et s’approcha du secteur de la volaille. De grandes caisses contenant toute sorte de volatile : des pigeons, des moineaux, des pintades, des dindons, des perroquets, des calaos, des poulets etc… - S’il vous plait ! Combien coûte ce coq roux ? - Trois-mille–cinq-cents - D’accord je le veux ainsi que ces deux coqs blancs là-bas - Ça vous fera dix-mille-cinq-cents pour ces trois coqs - Tiens, voici ton argent Merci madame à la prochaine Après avoir acheté les coqs, il ne lui restait plus que le mouton. Elle se dirigea donc vers le secteur des bovins. Après trois minutes de marche, elle arriva enfin. - Assalamou aleykoum ! - Waleykoum salam ! - S’ il vous plait ! Combien coûte ce mouton là￾bas ? - Trois-cent-vingt-mille - S’il vous plait je n’ai que deux-cent-mille - Ah désolé madame dans ce cas ce ne sera pas possible notre mouton est bien trop dodu pour un prix pareil, montez un peu s’il vous plait - D’accord deux-cent-soixante-mille, cela vous convient-il ? - Pas véritablement, veuillez augmenter encore un peu plus madame - On ne sait jamais je pourrai bien venir une prochaine fois pour un achat futur alors soyez clément et surtout indulgent ! - Deux-cent-quatre-vingt-mille madame et il est à vous et en guise de remerciement on vous le livrera à domicile. - D’accord c’est une très bonne offre cela m’agrée parfaitement. Cependant, pouvez￾vous directement le livrer à cette adresse ? Awa leur tendit un bout de papier sur lequel était inscrite l’adresse d’Ankaramoko le marabout du quartier. - Pas de souci madame se sera fait. Après avoir remis l’adresse du marabout au vendeur Awa rentra chez elle toute heureuse. Le soleil ayant troqué son manteau éclairé pour celui de la nuit sombre, le couple alla donc se coucher. Il était à présent le moment opportun pour Kassim de mettre les pendules à l’heure. Il s’adressa donc à sa femme. - Awa qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Que manigances-tu encore ? Ces derniers temps tu es devenu étrange. Tu ne t’occupe plus de rien à la maison, tu t’absente presque toute une journée sans que je ne sache où tu vas. Tu ne m’as pas fait à manger aujourd’hui, alors que tu sais très bien que je suis de garde pour cette nuit. Est-ce donc cela ton plan ? me faire mourir de chagrin, d’inquiétude et de faim ? - Mon cher époux je suis sincèrement désolé ! Cependant, si j’ai agi ainsi ces derniers temps comme tu l’as si bien constaté ! C’est en majeur parti de la faute à toi et ta mère. A quoi t’attendais-tu lorsque tu décides avec ta mère de prendre une seconde femme parce que je n’arrive pas à enfanter ! C’est méchant de ta part. - Dans ce cas penses-tu qu’en agissant ainsi tu m’empêcheras de prendre une seconde épouse ? écoute moi bien ma très chère ! Je suis un homme j’ai besoin d’un héritier pour assurer ma lignée et je ne serai pas prêt à sacrifier cette aspiration pour le maintien d’une compagne en plus la polygamie n’est point interdite ! Et plus qu’un droit c’est un remède pour notre situation. - La polygamie tu dis ! C’est un mot que toute femme islamique au monde aimerait déchiqueter en mille morceaux. Oui cette polygamie qui rend les femmes malheureuses ! Cette polygamie qui détruit les familles, qui fait naître la haine, qui attise l’hostilité et qui constitue une véritable source de pauvreté ! Cette polygamie nous devons la jeter aux mouches. Se soustraire d’elle et la retirer du coran si possible ! Cette polygamie dont tu parles tant, c’est une erreur de Dieu de l’avoir permis aux hommes. - La stérilité aussi ! - Voilà que tu recommence ! Lui disait-elle avec le sourire aux lèvres. Elle voyait très bien qu’il plaisantait. Voyant la véracité des dires d’Awa, il voulait l’empêcher de continuer, de peur qu’elle ne blasphème. Et cela Awa l’avait bien compris. Elle rétorqua également par un sourire narquois et se jeta dans ces bras. - Mon chéri, j’ai peut-être trouvé la solution à notre problème - Ah bon ! Et qu’elle est donc cette fameuse solution ? - Je suis allé chez Ankaramoko le marabout du quartier qui m’a demandé de faire un sacrifice. - Je comprends maintenant. Mais pourquoi ne m’en as-tu pas parler ? - Parce que tu ne me soutenais pas tu étais si obsédé par ta seconde épouse. - Et qu’a-t-il demandé ? - Un mouton et trois coqs. - Mais c’est énorme ma très cher épouse ! - J’en suis parfaitement consciente ! Mais le jeu en vaut la chandelle. - Et tu crois vraiment que cela fonctionnera et guérira notre mal ? - Oui mon mari j’ai la foi - Quelle conviction ! Et bien dans ce cas si ce marabout réussi effectivement à soigner notre plaie ! Je lui serais infiniment reconnaissant. Pour le moment, ménageons un peu nos forces car je travaille dans deux heures et toi tu as un sacrifice à accomplir demain. Sur ce, notre charmant couple s’assoupit profondément.
Lecture gratuite pour les nouveaux utilisateurs
Scanner pour télécharger l’application
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Écrivain
  • chap_listCatalogue
  • likeAJOUTER