XIXJamais les Helwill ne devaient oublier cet hiver-là. Ils le passèrent près de la chaise longue de Lily, la regardant s’affaiblir peu à peu, impuissants et désolés. Le docteur soignait sa fille avec un dévouement sans égal. Souffrait-il ?... Il était impossible de le deviner, car même en ces jours d’angoisse il ne se départit jamais de la plus entière possession de lui-même, sans qu’une trace d’émotion, même fugitive, parût sur sa physionomie glacée. Cependant, jamais Lily ne s’était montrée envers lui plus tendrement affectueuse, et c’était chose infiniment touchante de voir la déférence profonde dont elle ne cessait d’entourer ce père qu’elle savait avoir failli si grandement dans la voie de l’honneur. En lui, elle voyait toujours son père, et, si la confiance était morte, le respect


