Lettre XXIFontainebleau, 1 septembre, II. Il fait de bien beaux jours et je suis dans une paix profonde. Autrefois j’aurais joui davantage dans cette liberté entière, dans cet abandon de toute affaire, de tout projet, dans cette indifférence sur tout ce qui peut arriver. Je commence à sentir que j’avance dans la vie. Ces impressions délicieuses, ces émotions subites qui m’agitaient autrefois et m’entraînaient si loin d’un monde de tristesse, je ne les retrouve plus qu’altérées et affaiblies. Ce désir ineffable que réveillait dans moi chaque sentiment de quelque beauté dans les choses naturelles, cette espérance pleine d’incertitudes et de charme, ce feu céleste qui éblouit et consume un cœur jeune, cette volupté expansive dont il éclaire devant lui le fantôme immense, tout cela n’est déj


