Chapitre 31 Emma reconnut bientôt que les ravages causés par Frank Churchill étaient peu considérables. Elle avait grand plaisir à entendre parler de lui ; elle espérait qu’une visite au printemps serait possible mais elle n’était nullement malheureuse ; le premier moment passé elle s’était mise à vaquer gaiement, comme d’habitude, à ses occupations. Tout en rendant justice aux qualités du jeune homme elle voyait clairement ses défauts ; et de plus, si le souvenir de Frank Churchill occupait souvent sa pensée, aux heures de loisir, les plans, les dialogues, les lettres, les déclarations qu’elle imaginait aboutissaient invariablement à un refus de sa part. Ils se séparaient avec de tendres paroles, mais la séparation était fatale : elle se rendait compte que, malgré sa résolution de ne pas


