Une nuit, ma santé commençait alors à se rétablir, mon valet de chambre vint me réveiller : Seigneur, me dit-il tout ému, je suis fâché d’interrompre votre repos ; mais je vous suis trop fidèle pour vouloir vous cacher ce qui se passe dans ce moment chez vous : le duc de Naxera est avec madame. Je fus si étourdi de cette nouvelle, que je regardai quelque temps mon valet sans pouvoir lui parler : plus je pensais au rapport qu’il me faisait, plus j’avais de peine à le croire véritable. Non, Fabio, m’écriai-je, il n’est pas possible que ma femme soit capable d’une si grande perfidie ! tu n’es point assuré de ce que tu dis. Seigneur, reprit Fabio, plût au ciel que j’en pusse encore douter ! mais de fausses apparences ne m’ont point trompé. Depuis que vous êtes malade, je soupçonne qu’on intro


