XXISur le jour, Landry, étant occupé à la couvraille, vit passer la petite Fadette. Elle marchait vite et allait du côté d’une taille où Madelon faisait de la feuille pour ses moutons. C’était l’heure de délier les bœufs, parce qu’ils avaient fait leur demi-journée ; et Landry, en les reconduisant au pacage, regardait toujours courir la petite Fadette, qui marchait si légère qu’on ne la voyait point fouler l’herbe. Il était curieux de savoir ce qu’elle allait dire à Madelon, et, au lieu de se presser d’aller manger sa soupe, qui attendait dans le sillon encore chaud du fer de la charrue, il s’en alla doucement le long de la taille, pour écouter ce que tramaient ensemble ces deux jeunesses. Il ne pouvait les voir, et, comme Madelon marmottait des réponses d’une voix sourde, il ne savait poi


