À peine si les soldats avaient leurs armes ; ils s’étaient rangés au hasard. Une terreur les glaça : ils restèrent indécis. Déjà, du haut des tours on leur jetait des javelots, des flèches, des phalariques, des masses de plomb ; quelques-uns, pour y monter, se cramponnaient aux franges des caparaçons. Avec des coutelas on leur abattait les mains, et ils tombaient à la renverse sur les glaives tendus. Les piques trop faibles se rompaient, les éléphants passaient dans les phalanges comme des sangliers dans des touffes d’herbes ; ils arrachèrent les pieux du camp avec leurs trompes, le traversèrent d’un bout à l’autre en renversant les tentes sous leurs poitrails ; tous les Barbares avaient fui. Ils se cachaient dans les collines qui bordent la vallée par où les Carthaginois étaient venus. H


