XV Les douze jours qui s’écoulèrent jusqu’au mariage de Valentine furent singulièrement pénibles pour Gilberte et pour moi, d’autant plus que nous ne devions rien laisser voir de notre angoisse. Pour elle surtout, la pauvre amie. Elle avait essayé encore de persuader son frère mais s’était heurtée à l’obstination la plus complète, à une colère qui avait amené sur les lèvres de cet homme jusque-là si tendrement attaché à sa sœur des paroles injustes, cruelles même. – Je ne le reconnais plus ! disait Gilberte en pleurant. C’est elle qui parle par sa bouche, certainement. Nous avions agité la question de savoir s’il fallait tout dire à Paul. Mais ma mère, à qui je confiais nos tourments, fut d’avis que mieux valait le laisser dans l’ignorance. – À quoi bon lui donner ce chagrin ? Il ne po


