Chapitre 3 - Le Miel

1533 Mots
(Gabriella) "Prête, Bunny ?" A demandé mon père, ses yeux se posant sur moi alors que nous nous tenions devant les doubles portes qui menaient au grand hall. J'entendais déjà les bavardages des serveurs qui transportaient les plateaux dans et hors de la grande salle. Je parie que Regina, Katrina et Cecelia sont déjà descendues plus tôt pour commencer à accueillir les invités. J'entendais de la musique instrumentale douce jouer et je ne pouvais pas réprimer le sourire qui s'élargissait sur mon visage. J'ai hoché la tête à mon père, voyant son propre sourire s'élargir alors qu'il entrait dans la salle avec moi à son bras. "Tu seras la plus belle femme ici." Il m'a complimentée, me faisant rougir alors que je penchais la tête en avant, laissant une de mes longues boucles tomber sur mon épaule. Betty n'est pas revenue à temps pour m'aider, donc je me suis débrouillée toute seule. Je pense que je m'en suis plutôt bien sortie. J'ai même mis un peu de gloss à lèvres, de mascara et de fard à paupières... Je me suis vraiment trouvée très belle. J'ai fait un pas en avant, glissant presque sur mon talon aigu alors que mon père me tenait encore plus fort. "Je ne sais pas pourquoi Regina a choisi ces talons pour toi..." A grogné mon père... Je savais pourquoi... Parce que je ne portais jamais de talons hauts. En fait, je me déplaçais principalement pieds nus, considérant que je ne sortais pas beaucoup de la maison. Les chaussures que je portais étaient blanches et avaient un long talon, faisant pulser mes orteils de douleur alors que je me sentais comme un faon marchant pour la première fois. Nous sommes entrés dans la salle luxueuse et mes yeux se sont écarquillés. D'énormes compositions florales rouges ornaient la pièce. Des serveurs en costumes noir et blanc se faufilaient à travers la foule en distribuant du champagne et différents types d'amuse-gueule. J'ai regardé à gauche où un orchestre à quatre cordes jouait des versions modernes de musique à côté du bar ouvert. "John, c'est agréable de te voir." Un homme plus âgé que je n'avais jamais rencontré auparavant est soudainement apparu devant nous. Il avait une femme à ses côtés qui me scrutait de haut en bas avant de faire une moue. "Chuck, merci d'être venu, tu te souviens de ma plus jeune fille Gabriella ?" Mon père s'est soudainement exprimé, faisant tourner le regard de l'homme vers moi. "Oh, nous ne nous étions pas rencontrés auparavant. Je n'avais pas réalisé que tu avais trois filles. C'est un plaisir de te rencontrer Gabriella." A dit l'homme, ses mots faisant se raidir mon père, mais en vérité, cela ne me dérangeait pas vraiment, car, maintenant, j'y étais honnêtement habituée. J'ai tendu ma main avant de serrer la sienne et je suis allée la tendre à la femme qui a fait semblant de m'ignorer. Elle devait être l'une des amies de Regina. "Chéri, pourquoi ne pas aller prendre un verre et laisser ces deux-là continuer à faire la fête. Félicitations John." A déclaré la femme, entraînant son mari avec elle et commençant à murmurer à l'oreille de l'homme, probablement à mon sujet. "Bunny, je pensais que tu avais déjà rencontré Chuck, il a assisté à quelques fêtes." A-t-il dit, semblant confus alors que je secouais la tête en signe de non. Je ne voulais pas que mon père se sente mal à l'aise... Mais pour toutes les fêtes auxquelles il avait probablement assisté, je n'étais pas invitée. C'était comme ça pour le reste de la soirée. Mon père me présentait, et les gens ne savaient même pas qui j'étais vraiment. Comme il s'agissait de nombreux amis de Regina et Cecilia, je pouvais sentir les regards dégoûtés alors que mon père me présentait... Et cela me faisait mal... Je ne me souciais pas de ce qu'ils pensaient de moi... Je ne voulais pas entendre une seule chose méchante à propos de Papa... J'ai tiré sur le bras de mon père, ce qui lui a fait froncer les sourcils alors qu'il parlait avec un homme avec qui il travaillait. "Boisson." Ai-je signé, et il a légèrement hoché la tête. "Juste une d'accord ? Et reviens tout de suite", a-t-il nerveusement ajouté, ce qui m'a fait sourire chaleureusement avant de lever le visage et d'embrasser mon père sur la joue. "Une, Promis." Je lui ai fait signe et me suis tournée, voulant laisser mon père pour qu'il puisse socialiser et que je puisse explorer seule. J'ai traversé la fête, mes yeux bleus absorbant la scène devant moi alors que je me faufilais parmi les gens bien habillés. Leurs tenues étaient toutes des marques de créateurs et coûtaient probablement une fortune. Tout à coup, mon regard est tombé sur une paire d'yeux marron extraordinaires que j'aie jamais vus de ma vie. Les couleurs étaient comme du miel et les rayons de soleil les plus purs, me figeant sur place, c'est alors que l'homme s'est également arrêté. En le scrutant de haut en bas, il portait un costume noir, une cravate et un sous-vêtement noir. Ses cheveux brun foncé étaient coiffés en arrière et sa peau olivâtre brillait sous les grands lustres. Sa mâchoire était carrée et son visage long, il devait avoir une vingtaine d'années, d'après ce que je voyais. J'ai cligné des yeux, essayant de ne pas avoir l'air bizarre alors que je sentais mon cœur battre comme les ailes d'un colibri. J'ai lentement recommencé à marcher, réalisant qu'il faisait de même alors qu'une mer de gens se trouvait entre nous. Je ne cessais d'apercevoir ces beaux yeux alors qu'un sourire se dessinait au coin de sa bouche. Qui était ce bel homme ? Enfin, j'ai atteint la fin de la foule, me tenant maintenant face à face avec lui alors qu'il me dominait. Waouh, il était encore plus éblouissant de près. "Bonsoir, je ne crois pas que nous nous soyons déjà rencontrés", a-t-il dit avec aisance, sa voix étant aussi riche que ses yeux, me faisant déglutir. J'ai souri maladroitement... Souhaitant pour la première fois depuis longtemps que je puisse vraiment parler. "Puis-je t'offrir un verre ?" A-t-il demandé, me faisant hocher la tête de haut en bas alors que je le voyais détourner son regard un instant avant de voir un serveur. "Ici, viens avec moi", a-t-il déclaré avant de tendre la main et de saisir la mienne. Mon corps s'est enflammé, le contact de sa main touchant les profondeurs de mon âme alors qu'il commençait à tirer. J'ai regardé où nos mains étaient jointes, mes joues devenaient plus chaudes à chaque seconde alors qu'il me regardait et souriait, m'incitant à faire de même. Je commençais à me détendre, la sensation de sa peau contre la mienne devenait si naturelle que j'avais l'impression que nous l'avions fait tant de fois auparavant. Il a tendu la main vers le verre qu'un serveur nous avait présenté, l'homme s'appelait Logan et je ne pouvais m'empêcher de sourire en le voyant hocher la tête en ma direction. "Mlle Kensington, j'espère que vous appréciez la fête", a chaleureusement dit Logan, me faisant acquiescer alors que l'homme à côté de nous tournait la tête avant de me regarder avec de grands yeux. "Kensington ?" A-t-il demandé, me faisant hocher la tête alors qu'il plongeait son regard dans mes yeux avec curiosité. "Es-tu l'une de leurs cousines ?" A-t-il soudainement demandé, faisant tousser Logan pour m'aider. "Non, monsieur, voici la plus jeune fille de John Kensington, Gabriella", il l'a informé, faisant réfléchir l'homme sur les mots de Logan. "Gabriella." Il a prononcé mon nom, le son ressemblant presque à une douce mélodie qui me parvenait... Je ne me plaindrais pas de l'entendre dire cela encore et encore si c'était possible. Nous nous regardions dans les yeux, la pièce autour de nous disparaissant alors que je tombais dans ces chauds bassins de miel. "Gabriella ! Te voilà, jeune fille... Je sais que tu prétends ne pas parler, mais tes oreilles doivent fonctionner parfaitement... Ou es-tu sourde maintenant aussi ?" A sifflé grand-mère Georgia, sa main ridée s'étendant pour saisir mon bras avec force... Pour une vieille dame, elle est vraiment forte. "Oh, Jamie, je n'avais pas réalisé que tu étais ici... J'espère que Gabriella ne t'a pas dérangé." Grand-mère Georgia a ri alors que je détournais le regard, pleine d'embarras. "Chérie, pourquoi ne vas-tu pas être gentille et aller chercher le sac de ta sœur Trina, elle l'a laissé à l'étage", a dit grand-mère Georgia en souriant légèrement, ses yeux montrant le dégoût qu'elle ressentait vraiment. Avant que je ne puisse m'embarrasser davantage, j'ai hoché la tête et je suis partie. Super... Maintenant cet homme pense probablement que je suis une idiote. Je croyais avoir entendu des voix élevées mais elles se sont rapidement étouffées par la foule alors que je me dirigeais vers les portes et vers les escaliers. Je ne sais pas qui est cet homme... Mais je n'ai jamais ressenti quelque chose de tel dans ma vie... Je suppose que si la nuit se terminait ici, cela me suffirait... L'image de ces magnifiques yeux bruns suffira à me donner une vie de souvenirs... C'est tout ce que je sais.
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