Chapitre 7

1064 Mots
Chapitre 7 : Le constat De l'autre côté du domaine, Draven avançait d’un pas nonchalant dans le couloir faiblement éclairé, les mains glissées dans les poches de son pantalon noir. Il sifflotait un air ancien, une lueur suffisante dans les yeux, savourant son nouveau pouvoir fraîchement acquis. Quand il tourna au détour du couloir menant aux cellules, son regard se posa immédiatement sur une scène qui le fit s’arrêter net. Ses gardes, ses soit-disant élites, étaient affalés sur le sol, des verres vides éparpillés autour d’eux. Le parfum âcre du vin flottait encore dans l’air. Le visage de Draven se durcit. Un rouge de colère monta à ses joues. Il serra les dents, inspirant profondément par le nez. — b***e de bâtards... cracha-t-il entre ses dents serrées. Ils se sont donnés le plaisir de picoler pendant leur service ! Il jeta un regard méprisant sur eux, ses yeux brillants d'une lueur glaciale. — Quelle b***e d’incapables… ajouta-t-il d'une voix grondante. Le cœur de Draven battait plus vite sous la rage grandissante. Il sentait déjà l’irrépressible besoin de remettre de l’ordre, de broyer cette meute de larves pour reconstruire sa propre politique, ses propres hommes. Plus question de tolérer la faiblesse sous son règne. Il s'approcha d'un premier garde et lui donna un v*****t coup de pied dans les côtes. Le garde gémit, se réveillant en sursaut, suivi des autres qui émergèrent dans la confusion. — Réveillez-vous, tas de merde ! rugit Draven, sa voix résonnant contre les murs de pierre. Les gardes, encore groggy, clignaient des yeux, tentant de comprendre où ils étaient. Draven s'accroupit, saisissant brutalement le col d'un d’entre eux et le secoua violemment. — Où avez-vous trouvé ce foutu vin ? gronda-t-il, son regard noir brûlant d'une menace contenue. Les gardes échangèrent des regards apeurés, hésitants, leurs bouches s’ouvrant et se refermant comme des poissons hors de l’eau. — PARLEZ ! hurla-t-il, le ton claquant comme un fouet. Un des gardes, tremblant, finit par balbutier : — C-c'est... c-c'est l'Alpha Riven… I-il était de passage… il nous a offert ce vin en cadeau pour... p-pour nous remercier… Draven sentit son estomac se nouer. Une alarme hurlante se mit à rugir dans son esprit. Ses yeux s’écarquillèrent d’un éclair de compréhension furieuse. Le vin... Le sommeil... Son poing frappa brutalement le mur à côté de lui, projetant des éclats de pierre sur le sol. — p****n ! cracha-t-il dans un grondement de rage pure. Il se redressa d'un bond, fulminant, et se dirigea d'un pas rapide vers la cellule d'Elisara. Son cœur battait comme un tambour contre ses côtes, un mauvais pressentiment rampant le long de sa colonne vertébrale. — Qu'est-ce qu'il y a ? aboya-t-il derrière le garde qui accourait en direction de la cage. Le garde ne répondit pas immédiatement, courant à toute allure, la peur peignant son visage. Ensemble, ils déboulèrent devant la porte de la cellule. Draven poussa brutalement le garde de côté et se plaça face aux barreaux. Son regard chercha Elisara... Mais la cellule était vide. Draven resta figé un instant devant la cellule vide, son esprit refusant d’assimiler ce qu’il voyait. Puis, lentement, la rage monta en lui, brutale, étouffante. Son visage se déforma dans une grimace terrible. Un grognement sourd s’échappa de sa gorge. Ses yeux, d’ordinaire froids, flamboyaient d’une colère noire. Il se tourna brusquement vers les gardes, les veines gonflées sur son cou. — b***e D'INCAPABLES ! rugit-il d'une voix bestiale qui résonna dans tout le couloir. D’un geste fulgurant, il saisit le premier garde par le col et le projeta violemment contre le mur. Le choc fut si brutal que l’homme gémit en tombant au sol. Les autres tremblaient, reculant d'instinct. Draven avança sur eux, la fureur débordant de chacun de ses pas. — Trouvez-la ! cracha-t-il en pointant un doigt tremblant de rage vers eux. Si vous ne ramenez pas Elisara dans les heures à venir... Sa voix se fit plus grave, menaçante, chargée de venin. Je vous égorgerai moi-même, un par un. Compris ? Les gardes hochèrent la tête frénétiquement, terrifiés, et s’éparpillèrent en courant dans toutes les directions, lançant des ordres, fouillant chaque recoin de la meute. Draven, lui, restait là, les poings crispés, tremblant sous la rage contenue. Il inspira profondément, tentant de reprendre un minimum de contrôle. Mais c’était peine perdue. Il pivota sur ses talons et se dirigea d’un pas furieux vers le bureau de feu Kaelen. Arrivé devant la porte, il l’ouvrit d’un coup d’épaule brutal, faisant grincer les gonds. Le bureau sentait encore l’odeur familière du pouvoir et de l’autorité de l’ancien Alpha. Draven détestait ça. Tout lui rappelait cet homme qu’il avait dû abattre de ses propres mains. Son regard sombre balaya la pièce. Sans prévenir, il envoya valser un vase précieux d'un revers de bras. L'objet explosa en morceaux contre le mur. Son souffle était rapide, court, presque saccadé sous la fureur. Il renversa les livres de la bibliothèque d’un geste v*****t, brisa la chaise contre le bureau, fit voler des cadres en éclats sous ses bottes. — À peine couronné Alpha... gronda-t-il, les dents serrées de frustration. ...et les problèmes commencent déjà à me tomber dessus comme la peste. Il serra si fort les accoudoirs du fauteuil de Kaelen qu'il en fit craquer le cuir. Son regard noir se perdit un instant dans le vide. Il revoyait son plan initial, si parfait, si soigneusement élaboré... Tuer Kaelen. Prendre la tête de la meute. Épouser Elisara. Asseoir sa légitimité sans aucune contestation. Tout devait se dérouler sans accroc. Et voilà qu’elle lui échappait ! Il ferma les yeux une seconde, tentant de chasser la bouillonnante rage qui menaçait de le submerger. Puis, dans un souffle rauque, presque un murmure, il jura à voix haute : — Je vais te retrouver, Elisara. Et je vais t’épouser, que tu le veuilles ou non. Son ton était glacé, déterminé, empli d’une noirceur inébranlable. Il se redressa lentement, son regard brûlant d'une résolution fanatique. Il savait que le conseil ne lui accorderait pas longtemps sa confiance. Sans l'adhésion officielle de la Luna, son pouvoir resterait précaire, menacé. Il n'avait pas le choix. Elisara devait devenir sienne. Coûte que coûte. Ses doigts se crispèrent sur le rebord du bureau, creusant la surface du bois. Son cœur battait dans sa poitrine comme un tambour de guerre. Il n'était pas prêt à lâcher prise. Pas maintenant. Pas jamais.
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