CHAPITRE PREMIER - Le chagrin et l'oubli-8

4517 Mots

Un matin je crus voir la forme oblongue d’une colline dans le brouillard, sentir la chaleur d’une tasse de chocolat, pendant que m’étreignait horriblement le cœur ce souvenir de l’après-midi où Albertine était venue me voir et où je l’avais embrassée pour la première fois : c’est que je venais d’entendre le hoquet du calorifère à eau qu’on venait de rallumer. Et je jetai avec colère une invitation que Françoise apporta de Mme Verdurin ; combien l’impression que j’avais eue en allant dîner pour la première fois à la Raspelière, que la mort ne frappe pas tous les êtres au même âge, s’imposait à moi avec plus de force maintenant qu’Albertine était morte, si jeune, et que Brichot continuait à dîner chez Mme Verdurin qui recevait toujours et recevrait peut-être pendant beaucoup d’années encore.

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