Épisode 29

3467 Mots
                                                                                PDV DJIBRIL                         Le temps passe, j'vois une assistante sociale et une conseillère d'orientation. Elles disent qu'elles vont m'aider à trouver un taf. Des vrais comédiennes,on les connait, elles font blehni elles vont t'aider mais elles font rien parce qu'elles aiment te voir rester dans la m***e. Je les aime pas mais j'ai pas l'choix d'aller à leur rdv d'm***e, parce que j'suis suivi de près par une juge.                         A part ça c'est toujours la même routine, maison, sorties, chicha, boite, gadji, j'fous rien de ma ive. Rien de nouveau, rien d'intéressant.                         Farès: Maman t'appelle pour venir manger* sèchement*                        Il fait le mec distant depuis que j'ai envoyé chier sa gadji.                         -oh c'est bon là arrêtes de bouder, tu me remercieras plus tard ! * en tapotant sa nuque*                        Farès: Te remercier? Wesh t'as mis le feu dans mon couple et tu crois j'vais te remercier??                        -Oh le feu tout de suite les grands mots! * en riant*                        Farès: Gros, t'aurais pas dû t'en mêler, elle l'a grave mal pris et elle croit que c'est vraiment ce que je pense! Déjà que c'était tendu, maintenant c'est encore pire qu'avant, elle va jamais me pardonner là                         -Tu t'en branle oh ! Qu'est-ce que t'en à foutre ? Je sais que je t'ai rendu service. Tu l'aime plus ça se voit                         Farès: Bien sûr que si                         -Non tu l'aime plus, ça se voit                         Halima: LES GARCOOONS VENNNNNNEZ MANGER! * en criant*                        -Bon donnes moi deux bonnes raisons de rester avec ta voilée                         Farès: Elle s'appelle Asma                         -Réponds                         Farès : Bah c'est une fille bien et...                         -Et ?                         Farès: ça fait longtemps qu'on est ensemble et..                         -Stop j't'arrête là. Tu l'aimes plus frère. En faite tu t'en veux de l'avoir trompé, du coup tu veux te rattraper pour ta propre conscience. Tu veux que ça redevienne comme avant juste parce que "c'est une fille bien" et "ça fait longtemps que vous êtes ensemble". Mais ça redeviendra pas comme avant tout simplement parce que tu l'aimes plus. Si tu l'aimais tu l'aurais pas trompé...                         Farès: Skuuz nous Docteur love.                         -Tu l'aime plus et tu t'vois plus avec elle, j'le sais mec. J't'ai rendu service. Sans moi t'aurais jamais eu les couilles de la quitter, t'aurais continuer à faire du bénévolat à rester en couple pour R. Remercies moi plutôt.                         Farès: Ouais t'as peut-être raison..                         -J'ai raison.                         Halima: FARES DIBIRIL, ON VA COMMENCEZ SANS VOUS ET TANT PIS POUR VOUS!!!!                        Farès: on arrive Maman !                         On rigole et on rentre au salon, y a toute la famille à table . Aujourd'hui Tonton Saïd dort ici, c'est les jours d'Halima. On mange, on parle en regardant le journal du bled. La p'tite Inaya est sur sa chaise haute, elle refuse de manger ce que Nejma lui donne. Elle se met à pleurer pendant au moins 5 minutes. Tonton Saïd s'énerve "faites la taire". Je tend mes bras vers elle et je la prend. Elle me regarde, elle cligne des yeux et elle pose sa petite tête contre mon torse.                         Nejma: Waaw la peste genre elle est toute calme avec toi! C'est une vendue                         Housnia: Comment t'as fais, Djibril?                                                                        Tonton Saïd: C'est l'instinct paternel ça !  J'ai un p'tit sourire faible, je serre la p'tite dans mes bras et ça me rappelle Kaïs. Il venait me voir en prison mais je l'ai pas vu grandir, j'étais derrière les barreaux à cause de Linda et là encore on me vole mon rôle de père. Je la repose sur sa chaise et je lui donne à manger en faisant l'avion, elle rigole et elle accepte enfin de manger. Je reçois un message d'Ana, ma p**e du moment. Elle veut qu'on se voit à l'hôtel. Wesh il est 14h et elle a déjà faim? Je lui réponds que j'finis de manger et que j'arrive lui dégommer la chatte.  PDV Dalila  J'étais avec Minyahil, il a sorti le grand jeu pour me récupérer, resto sur Paris, fleurs, cadeaux, la totale.  A la fin j'ai craqué, on s'est embrassé. Je me suis sentie faible de l'avoir pardonné aussi rapidement alors que je voulais mettre fin à la base.  Je voulais mettre fin à cette histoire mais il a réussi à m'amadouer, je l'aime vraiment et j'y peux rien. L'amour est plus fort que tout, comme on dit.  Et puis il est trop beau, c'est vraiment l'homme de mes rêves.           Je m'apprête à rentrer mais en me voyant dans le miroir du hall de mon immeuble, je réalise que je peux pas rentrer chez moi avec un bouquet de fleur et un sac Swaroski à la main                  Je m'apprête à rentrer mais en me voyant dans le miroir du hall de mon immeuble, je réalise que je peux pas rentrer chez moi avec un bouquet de fleur et un sac Swaroski à la main. Mdr, je me suis cru dans un film à l'eau de rose. J'ai oublié que j'étais éthiopienne.  Une voix derrière moi: *sifflement* Aïe Aïe Aïe petit bouquet de fleurs tout ça, ça sort d'un petit rencard ou quoi? Voilà c'est exactement pour cette raison que je ne peux pas rentrer chez moi comme ça. On devine immédiatement où j'étais. Je soupire bruyamment, pas besoin de me retourner je sais qui s'est. Sa voix glaciale, son accent marseillais. Il s'avance et j'aperçois Djibril dans le miroir.  -Toujours là quand il faut pas toi!  Djibril: ouloulou la p'tite Dalilux est on the flux ! Sourire jusqu'à Dakar, petit bouquet, petit cadeau, ton zemel (pd) s'est enfin rattrapé à ce que j'vois  -L'appelle pas comme ça.  Djibril: Entre toi la gadji qui s'habille h24 en survet et lui le gadjo qui met des jeans déchirés et des chemises décolettés. J'me demande c'est qui l'homme dans votre couple parce que sur ma ive que t'es plus virile que lui.  -Tchippp vasi arrêtes de me chercher Djibril!  Djibril: Hahaha j'crois même qu'il épile ses sourcils! -n'importe quoi!   Djibril: Non j'te taquine au calma ma p'tite. Bien vu, pour une fois que tu ressemble pas à rien * en me mettant une tape sur la tête*                                                   J'me regarde dans le miroir, j'avoue aujourd'hui j'ai fais des efforts. J'ai lâché mes cheveux, j'ai mis un jean, une p'tite veste en cuir, un pull noir, une paire de air force blanche et du labello.           -j't'enmmerde Djibril!    -j't'enmmerde Djibril! Djibril: Tu m'insulte alors que j'te cheb ? T'es toujours aussi moche mais moins que d'habitude tu peux me dire merci. -ouais vasi ok * blazzé* Djibril: Dis pas ok là * en me remettant un coup sur la tête en riant* Ma tête cogne contre le miroir, ça fait pas très mal mais ça m'énerve.C'est ça le problème des gars ils savent pas maitriser leurs forces quand tu joues avec eux. Sauf que là je joue même pas avec lui, ça ne fait rire que lui. Ce type m'insupporte au plus haut point.  -Aïe. p****n mais t'es malade, me touches pas ! J'suis pas ta pote moi.  Son visage se froisse d'un coup. Son regard vert se transforme et devient obscur. Ses sourcils se froncent. Sa mâchoire se crispe. Il fait peur.  Djibril: Mais toi, tu parles à qui toi? * il repousse ma tête, cette fois-ci beaucoup plus fort* Voilà, j'te retouche... Maintenant, tu vas faire quoi?  J'réponds rien et je touche mon crâne qui a trop souffert.  Djibril: Ah? Rien?.. Bizarrement tu fermes ta gueule là. T'es une guedine toi j'rigole avec toi et tu prends la confiance! Continu à mal parler, à croire j'suis ton p'tit et un jour j'vais te briser les os bêtement  -T'es un mec étrange, c'est MON corps et j'te dis que j'veux pas que tu me frappes même pour rigoler; j'ai le droit à ce que je sache.  Djibril: Quoi? Tu réponds encore ?  Je m'empêche de rire, il est vraiment fou, il croit que c'est mon père ou quoi? Djibril: En plus tu veux golri (rire)? J'suis ton clown moi? * en s'approchant de moi* -Bon stop, tu deviens ridicule là * en le repoussant* Djibril: wAllah tranquille c'est ma faute. Comme on dit donnes de l'importance à des pigeons ils se prendront pour des aigles blablaba Il continue à parler tout seul, à me menacer "tu crois j'ai ton âge, tu m'prend pour un bouffon, tu fais la star" patati patata, je réponds pas, j'ai juste envie de m'enfuir, c'est vraiment un poison ce type. J'ai jamais vu quelqu'un d'aussi LOURD que lui. Il me fait même plus peur parce que je sais qu'il parle pour rien, c'est toujours pareil. Je fixe mon bouquet de fleurs et je repense à Minyahil, à ses baisers, sa voix, son odeur. Il me manque déjà.  Djibril: Réponds et regarde moi quand j'te parle  -Olala un coup faut répondre, un coup faut se taire, faut savoir ce que tu veux mon grand :)                                                   Il me regarde, il mord sa lèvre et il lève sa main. J'ai l'impression qu'il va m'en coller une. Sauf qu'il lève sa main pour donner un coup de poing dans mon bouquet de fleurs. MON BOUQUET DE FLEURS!!! -Mais t'es complétement malade!!!! Va te faire soigner p****n. T'as niqué mon bouquet de fleurs. T'es sérieux là?  Djibril: La prochaine fois c'est toi que j'vais n****r, bouffone va * et il s'en va* "Bouffonne va". Cette insulte prononcé avec cet accent du sud et tout le mépris du monde, c'est sa marque de fabrique. A chaque fois que je le vois, j'y ai droit. Il claque la porte du hall et sort en continuant de m'insulter "vielle meuf, n***e ta race alors, malade elle, elle croit c'est Beyonce". Mais mdrr il est pi-to-ya-ble.  Sérieux, il est fou, il doit se faire interner. Il a carrément niqué le bouquet de fleur que Minyahil m'a offert. Mon premier bouquet de fleurs. Mon premier cadeau romantique de fille en couple. Je regarde le bouquet qui ne ressemble plus à rien, il ne reste que des roses qui se sont courbés, des pétales arrachés qui sont tombés, des tiges au sol. Il a vraiment donné un coup de poing dans mon bouquet de fleurs??? Sérieusement ? Si c'est pas de la folie j'aimerais savoir ce que c'est.  Il m'a mis les nerfs comme pas possible. Je suis excédée. Je jette mon bouquet de fleurs à la poubelle. Je voulais le ramener chez moi et faire genre "maman je t'ai offert des fleurs" mais là c'est plus la peine. Il a tout gâché. Je glisse ma pochette Swaroski dans mon sac et je monte chez moi.  J'étais de bonne humeur je venais de passer une après-midi de rêve avec Minyahil et il fallait que je le vois. Quel c*****d. Il se prend pour qui? Si je pouvais je lui collerais une bonne gifle mais je sais que même si je fais la grande bouche, je peux rien faire face à lui. Si il le voulait, il pourrait me graille en une bouchée. Il est tellement grand, tellement musclé et imposant par rapport à moi.  Mais c'est mort, je peux pas le laisser me victimiser comme ça. Il me taille, se fout de ma gueule à longueur de journée, il me met des tapes sur la tête et il ose donner des coups de poing dans mon bouquet de fleurs alors qu'on se connait à peine?? J'ai l'impression qu'il m'apprécie bien et qu'il veut "rire" et me taquiner, mais pourquoi il est aussi v*****t? Pourquoi il est aussi chiant? Qu'est-ce qu'il me veut à la fin? Pourquoi il me cherche des noises à chaque fois? Pourquoi il cherche à me rendre folle? Je le supporte plus, j'le déteste.  Arrivée chez moi, y a ma mère et la mère de Jazhara qui parlent du mariage dans le salon. C'est LE SUJET du moment.  Maman: Dalila, tu tombes bien, on est en train de finir la liste des invités  Tata Beyahit : Viens t'assoir ma fille  Je leur fais la bise et je m'assoie avec elles. Ma mère me dit qu'elle a noté Maïnina et Sephora comme invités. Je lève les yeux au ciel.  Maman : sois pas mauvaise, ça reste tes meilleures copines ! Je réponds même pas. J'en ai marre qu'on me dise "sois pas mauvaise" à chaque fois alors que JE NE SUIS PAS MAUVAISE.  On parle du Melse. Tata Beyahit est différente de ma mère, elle est plus sophistiquée. Elle se maquille, elle s'habille plus classe et elle a des manières de "riche". Un moment, elle commence à devenir malaisante. Tata Beyahit: Je suis sûre que Minyahil a une copine ! Je veux qu'il l'invite au mariage!! Je manque de m'étouffer avec le thé.  Maman: Ah bon, c'est une éthiopienne ?  Tata Beyahit: Non je crois pas, je le soupçonne de préférer les petites blanches, lui !                                                   Plus gênant tu meurs.  Tata Beyahit: Je sais qu'il a toujours aimé les petites françaises! Comment ça? Les petites françaises? Et moi alors ?  Tata Beyahit: Sa première amoureuse s'appelait Manon.  Ravie de le savoir.  Tata Beyahit: c'est un garçon alors moi ça me gêne pas qu'il sorte avec une blanche. L'essentiel c'est qu'elle soit chrétienne et bien éduquée! Quand je lui demande si il a une copine, il dit toujours " azy n'importe quoi maman" * en l'imitant* mais je sais qu'il ment, je le connais. Je suis sa mère et j'aimerais quand même savoir qui est cette fille et surtout si elle mérite mon fils!! Maman : Hahaha Beyahit t'es une vrai maman poule, pire que moi! Tata Beyahit: beh oui Minyahil c'est mon seul garçon, mon petit bébé Maman: mais peut-être que Dalila connaît sa petite-copine, ils s'entendent bien !  Oh mon Dieu! J'ai envie de disparaitre. Les deux mamans tournent leur regard vers moi.  Tata Beyahit: mais ouiii! c'est vrai vous vous entendez bien tout les deux, tu peux lui tirer les vers du nez? Je veux qu'il la ramène au Melse. Je veux enfin voir ma belle-fille! Et puis, si c'est une française elle verra comme nos mariages éthiopiens sont grands et beaux par rapport aux mariages français qui sont d'un ennuiiii mortel!  Elle rigole avec ma mère. Je fais mine de rire aussi. J'ai jamais été aussi gênée. Tata Beyahit: Je compte sur toi ma fille.  Et si elle savait que c'était moi "sa petite-copine"?   J'vous passe le reste de la journée, le lendemain Jazhara vient me chercher au lycée avec Enora pour qu'on aille regarder les robes traditionnelle pour le mariage.  PDV DJIBRIL J'suis à l'hôtel, seul tout, j'ai viré cette p**e d'Ana parce que j'voulais être seul. Après l'avoir bien baisé dans tout les sens j'ai demandé à ce qu'elle se casse. Elle m'a demandé pourquoi et comme d'habitude j'ai été méchant, c'est plus fort que moi. J'aurai pu juste lui dire "Ana j'veux être seul" mais j'arrive pas à parler calmement alors je l'ai insulté de tous les noms. Elle s'est mise à pleurer et j'lai foutu dehors. Tout à l'heure, j'ai reçu un message de Mourad. Mon pote de Marseille. Depuis Punta-Cana j'ai plus parlé à aucun d'eux et c'est mieux comme ça. Il m'a envoyé un message, un coup de poignard gueh.  Dans son message il a dit qu'il était au courant de tout. Les rumeurs vont vite dans notre quartier, c'est sur que tout le monde sait. Là-bas au Plan d'Aou, j'dois être vu comme "Djibril le cocu".  Puis il a demandé si j'allais bien, ensuite il m'a traité de lâche, il m'a reproché d'avoir fui, de leur avoir rien dit, d'avoir abandonné mon fils, ma mère, mes sœurs, mes neveux, sans donner de nouvelles.   Il avait raison, j'étais parti comme un lâche. J'avais abandonné les miens sans me retourner. L'interdiction d'approcher Marseille c'était une excuse. Dans le fond ça m'arrange bien d'être interdit de territoire, j'me cache derrière la justice, la peur de retourner au hebs mais en vrai j'ai juste pas envie de retourner à Marseille. J'suis bien à Paris parce que j'suis loin d'tout.  "Le Djibril que j'connais se serait battu, le Djibril que j'connais se serait pas barrer sans un mot en laissant son mino et sa famille sans nouvelles. Le Djibril que j'connais sans bat lek de la justice. Tu me déçois frère. "                                                   Chaque mot de son message est vrai. Je me suis barré sans dire un mot, je leur ai plus adresser la parole à cause d'une histoire de m***e et j'ai eu trop de fierté pour revenir vers eux et reconnaitre mes tords. J'ai eu trop de fierté pour reconnaitre ouvertement à tous que Linda m'avait trompé.  Ma mère, mes sœurs, je les ai de temps en temps au téléphone. Sûrement pas assez. C'est vrai que je les ai mise de côté. C'est vrai qu'ici j'ai la sensation d'avoir une nouvelle famille mais il faut pas que j'oublie ma vraie famille, mon sang. J'ai un poids sur les épaules, des responsabilités, j'suis sensé être l'homme de la maison, un fils, un grand-frère, un oncle, un père et finalement je me comporte comme un gamin de seize ans qui pense qu'à sa gueule et qu'aux gadji. J'me dégoute tout seul.   b****r de gauche à droite me rendra pas plus heureux tant que je traiterais pas le problème à la source. b****r des putes, ça m'occupe juste l'esprit en me détournant du réel problème. J'fume des gros joints comme à chaque fois que j'suis dans des bad mood. On dirait pas comme ça mais j'suis quelqu'un de très mélancolique, très solitaire. J'aime bien être seul et réfléchir. Je repense à Inaya... Je repense à Kaïs. Je repense à la lâcheté dont j'ai fais preuve, quitter Marseille sans me retourner. A Paris j'passe ma vie à enchainer les plans culs alors que j'ai plus de nouvelles de mon fils et que j'prend pas de nouvelles de ma mère. Comment j'peux encore me regarder dans le miroir? Comment j'peux continuer à vivre normal?  Une femme de ménage tape à la porte. Il est l'heure. J'dois rendre la chambre. n***e sa mère, j'ramasse mes affaires. J'sors de la chambre, j'prend ma caisse alors que j'suis pas en état de conduire.   J'passe dans une épicerie et j'achète une bouteille de Jack D. Je me pose dans le parking de la cité et j'bois comme un trou tout en m'enfumant le cerveau de gros zdeh.  J'suis détestable, égoïste et ça m'écœure. J'ai préféré fuir comme un faible au lieu d'affronter comme un homme. J'ai pas rempli mon rôle de père.  Mourad a tapé là où ça fait mal il a raison. J'déçois, je me déçois moi-même en vrai. J'suis devenu une m***e. J'aurai dû rester en prison. Ma vie est pire depuis qu'jsuis sorti. C'est pour ça que j'ose même pas rappeler Lalbi (mon co-détenu en zonz) parce que j'suis qu'une m***e. Je me tape la tête sur le volant.  J'me pensais fort mais j'suis qu'un pleureur. J'ai l'impression de devenir fou d'avoir un côté sombre qui m'envahit, des envies noires, suicidaires. J'passe du tout au rien. J'ai l'impression d'avoir une double personnalité. J'croyais pas à tout ces trucs de babtou mais j'ai l'impression d'être en dépression. J'me sens faible. J'ai plus de mental. Plus aucune force. C'est hardcore. C'est le dahwa dans mon cerveau. J'finis pratiquement la bouteille de Jack. J'suis mort. J'ai sommeil, faut que j'rentre dormir.  C'est chaud de rentrer dans cet état chez Halima et Tonton Saïd alors qu'ils m'hébergent gentiment mais j'men bat les couilles. J'ai juste envie de dormir.  J'rentre dans l'immeuble. L'ascenseur marche pas, j'tape dans la porte, j'ai la haine. Je marmonne des insultes tout seul.  J'commence à monter les escaliers, j'glisse, j'manque une marche et je tombe à la renverse la tête la première. Sa mère j'me suis fais mal, j'me tâte le crane et j'vois que je saigne un peu, tant pis. J'monte les escaliers, j'marche pas droit j'ai faillis tomber encore une fois. J'décide de faire une pause. En vrai je peux pas rentrer dans cet état, j'sais que j'suis fou mais là ça serait beaucoup trop impoli. J'suis clairement khabat (défoncé). J'vois même plus clair. J'ai mal au crane. J'me pause sur une marche d'escalier. J'fume un énième joint comme si mon état était pas déjà assez critique. J'fini par m'endormir. J'suis réveillé par un cri, j'ouvre les yeux et j'vois la p'tite Dalila. Cette p'tite c******e qui fait trop la ouf. Elle parle mal. Je vais la briser un jour. J'aime pas les gens qui prennent la confiance quand tu rigole avec eux. Je la regarde, j'ai envie de l'insulter mais aucun mot sort de ma bouche, j'suis beaucoup trop K.O. Elle est train d'hurler. Elle est avec une meuf. Elle s'affole, elle me tend la main, elle me fait des gestes, elle m'pose des questions, j'suis trop loin pour saisir quoi que ce soit. Elle s'approche de moi, j'plisse les yeux, j'vois plus rien... ________________________________________________________________________ BONNE LECTURE 
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