II

2851 Mots
IICelui dont il était ainsi question entre la mère et la fille quittait à ce moment Elsdone Castle dans l’élégant phaéton dont les chevaux très vifs étaient conduits par lui avec maîtrise. L’équipage ayant franchi la grille monumentale, merveille de ferronnerie ancienne, s’engagea dans l’allée de hêtres séculaires qui précédait la résidence des ducs de Pengdale. Aussitôt après, ce fut la campagne, belle et prospère aux alentours immédiats du château, mais qui changeait bientôt d’aspect dès qu’on se dirigeait vers la mer. Des landes apparaissaient entre les bois que le soleil de juillet, à cette heure baissant vers l’horizon, éclairait de chaudes lueurs. Une rivière, qui traversait d’abord le parc d’Elsdone Castle, s’allongeait indolemment entre ses berges rocheuses avant d’aller se perdre plus loin dans l’Océan. Elle était profonde, très navigable, et permettait à lord Charles Brasleigh les parties de canot dont il se montrait si grand amateur. Un oratoire de style ogival, construit en granit bleu, apparut à l’orée d’un bois. Il avait été bâti en expiation d’un crime commis à cet endroit par un Dorgan d’autrefois. Là commençait le domaine de lord Harold Treswyll. L’équipage roulait maintenant sur une route forestière bien entretenue, qui débouchait sur une plaine couverte d’une herbe rase que paissaient de nombreux moutons. À gauche, dans un repli de terrain où coulait la rivière, apparaissait une sorte de parc clos d’un mur crénelé au-dessus duquel se dressaient des frondaisons superbes. On ne distinguait là aucune habitation. Lord Harold, d’ailleurs, ne dirigea pas ses chevaux de ce côté. Il continua sa route à travers la plaine ensoleillée, où la senteur de varech et de sel dénonçait l’approche de la mer. Puis le terrain s’éleva, devint plus granitique et, soudainement, à un tournant de la route, un logis apparut, bâti sur un exhaussement du sol. Ce vaste manoir, fait du granit bleu indestructible que, depuis des siècles, on extrayait des carrières de Kitney, présentait un aspect sombre et rébarbatif. Ses ouvertures en plein cintre, la noire patine de ses murs, témoignaient que sa construction remontait à une époque fort lointaine. Par une route montante, fort bien entretenue, l’équipage gagna cette demeure et s’arrêta devant une voûte romane sous laquelle commençait un large escalier de granit. Sautant à terre, lord Treswyll jeta les guides au domestique assis derrière lui, puis s’engagea dans cet escalier. Un homme qui descendait se rangea de côté, en s’inclinant profondément. Il était vêtu à la manière des serviteurs arabes et paraissait avoir une vingtaine d’années. Petit, souple, très brun de visage, il présentait dans sa physionomie les traits caractérisant diverses races. Les pommettes saillantes étaient celles du Kalmouk, la mâchoire proéminente rappelait la race noire, les yeux sombres, bien fendus, semblaient attester une origine arabe. Lord Treswyll, s’arrêtant un instant au passage, demanda brièvement : – Sir Hector est-il rentré, Abdallah ? – Oui, my lord, Son Honneur est dans le hall. Tandis qu’Harold continuait de monter, Abdallah le suivit un instant des yeux. Une fanatique adoration était contenue dans ce regard et en changeait complètement l’expression, douce, indifférente à l’ordinaire. L’escalier aboutissait à un énorme hall voûté, que de lourds piliers romans divisaient en trois travées. Des tapisseries anciennes cachaient en partie le granit des murs ; sur les dalles étaient jetés des tapis d’Orient, des peaux de tigres, de lions, d’ours blancs. Entre les piliers se dressaient des armures témoignant par leur magnificence des goûts fastueux de ceux qui les avaient portées. De lourdes tables de chêne, des cathèdres sculptées, des escabeaux, des bancs garnis de coussins en précieuses étoffes orientales se trouvaient disséminés dans cette immensité qu’éclairaient, sur toute la longueur du hall faisant face au côté dont l’escalier occupait le milieu, d’admirables verrières colorées, en ce moment éclairées par le soleil couchant. Un orgue occupait l’une des extrémités de cette galerie ; un escalier de granit d’une imposante largeur lui faisait face, conduisant à l’étage supérieur. Un homme qui fumait, assis près d’une table, tourna vers Harold son visage maigre et ridé, à la bouche sarcastique. – Ah ! vous voilà, mon cher ? Venez donc que je vous fasse part d’une extraordinaire missive de mon frère. Vous verrez quelle corvée il a l’idée de nous offrir ! Harold s’approcha et prit la lettre qui lui était tendue. Puis il s’assit et commença de lire : « Voici quelque temps que je ne vous ai donné de mes nouvelles, mon cher Hector. Il faut en accuser l’âge et la fatigue. Je me fais vieux, très vieux, bien qu’ayant un an de moins que vous, car ma santé laisse beaucoup à désirer. Vous n’ignorez pas non plus que je suis l’indolence personnifiée dès qu’il s’agit de correspondre. Puis encore, avouons que nous n’avons jamais été des frères bien affectueux. Tout jeunes gens, nous avons suivi chacun notre voie : vous les courses, le jeu, la grande vie de plaisir, moi l’existence aventureuse du voyageur, de l’explorateur. Ainsi donc, nous nous connaissons en réalité fort peu. « Néanmoins, les liens de famille sont puissants chez nous. Tout Arabe que je sois devenu, et très attaché à mon pays d’adoption, je n’oublie pas que je suis un Dorgan et j’ai voulu que mon frère, ainsi que le petit-fils de ma sœur, eussent large part des richesses qui me sont échues. C’est pourquoi aussi j’ai résolu de faire d’Harold mon héritier, à charge par lui d’assurer le sort pécuniaire de mes filles, puisque Allah m’a refusé une descendance masculine. « Toutefois, je voudrais bien le mieux connaître, ce beau neveu qui était déjà un superbe garçon, d’une rare intelligence, quand vous me l’avez amené, il y a six ans. Qu’il vienne donc passer quelque temps près de son oncle l’émir. Je l’initierai à cette vie de grand seigneur oriental qui ne manque pas d’attraits et je lui ferai connaître de charmantes houris, lesquelles ne demanderont pas mieux que de le retenir dans notre paradis. « Maintenant, passons à autre chose. J’ai un service à vous demander, mon cher Hector. « Il y a une dizaine d’années, allant de Soumas à Médine, je faillis être victime d’un fanatique, cerveau déséquilibré. Assailli par lui en pleine route, je ne dus la vie qu’à la prompte intervention d’un Français qui me croisait à cheval, au moment où ce fou se jetait sur moi. Je le remerciai de mon mieux et lui demandai son nom. Il s’appelait Jacques de Versigny et habitait généralement Beyrouth avec sa jeune femme, qui appartenait à une très noble, très ancienne famille ottomane tombée dans la pauvreté par suite de la disgrâce dont le sultan avait frappé le grand-père de ladite jeune personne, avec confiscation à la clef et exil forcé sous peine de mort. « Ce Versigny était lui-même de noble race, et sans fortune. Il exerçait à Beyrouth les fonctions d’ingénieur pour une compagnie française. Je le jugeai aussitôt un homme distingué, intelligent, mais de nature hésitante et faible – en un mot peu fait pour réussir dans la vie. « Avant de nous séparer, je lui dis que je serais heureux de lui rendre service, au cas où l’occasion s’en présenterait. Après quoi, je ne pensai plus guère à cette aventure, l’un des nombreux incidents dramatiques de mon existence mouvementée. « Or, voici un mois environ, je reçus une lettre de M. de Versigny. « Il était très malade, condamné par les médecins, me disait-il. Depuis cinq ans, bien des épreuves l’avaient assailli : la mort de sa femme, la perte de sa situation causée par une féroce jalousie de collègue hautement apparenté, la lutte contre une malchance persistante, la gêne et bientôt la pauvreté. Sa santé, de tout temps délicate, se trouvait maintenant irrémédiablement atteinte. Il se mourait en laissant dans la misère deux enfants, plus une vieille tante incapable de leur être une aide. « Pas de parenté, ni du côté paternel, ni du côté maternel ; pas d’amis, ceux-ci ayant déserté quand ils avaient craint une demande de secours. Alors, à ses derniers moments, M. de Versigny songeait à moi et venait me prier de procurer le nécessaire à ses enfants, à sa vieille parente, afin qu’après lui tous trois ne mourussent pas de faim. « Vous le savez, Hector, sans avoir votre parfaite sécheresse de cœur, je ne suis pas une nature sensible, loin de là. Venant de tout autre, pareille requête n’aurait pas été prise en considération. Mais j’avais une dette à l’égard de cet homme. Je résolus de la payer en prenant la tutelle des enfants, en pourvoyant à leurs besoins, à leur éducation, en leur donnant les moyens de gagner plus tard honorablement leur vie. « Un de mes serviteurs, homme intelligent et débrouillard, fut envoyé à Athènes où se trouvait en dernier lieu Jacques de Versigny. Celui-ci était mourant. Il conservait cependant encore la connaissance nécessaire pour comprendre que je répondais à son désir et, de ce fait, put mourir en paix. « Sélim lui fit faire des funérailles convenables, paya quelques dettes de boulanger, pharmacien, etc... puis revint me rendre compte de sa mission. La vieille demoiselle de Versigny lui semblait une pauvre cervelle, tout à fait incapable de diriger ses petits-neveux. Ceux-ci, une fille et un garçon, étaient des enfants de neuf et sept ans. Ils paraissaient bien élevés, tranquilles, assez chétifs, ayant sans doute beaucoup pâti par suite des privations. « Qu’allais-je faire d’eux ? Quelles que fussent mes idées personnelles, je considérais comme sacrée la volonté exprimée par le père au sujet de leur éducation catholique. Or, celle-ci ne pouvait être assurée dans le milieu m******n où je vis. « Après mûre réflexion, je m’arrêtai à la décision suivante : « Je vais vous envoyer Mlle de Versigny et les deux orphelins. Vous les logerez très modestement dans une des dépendances de Deerden et je leur ferai une rente suffisante pour leur permettre de vivre avec simplicité. Les enfants, jusqu’à un certain âge, pourront être instruits à l’école de Leigham, après quoi ils seront mis dans un collège où ils travailleront de manière à pouvoir subvenir plus tard à leur existence. Tel est, d’ailleurs, le vœu exprimé par leur père dans la lettre qu’il m’écrivait. J’accomplis ce désir en reconnaissance du service qu’il m’a rendu. « Je pense que tout cela va déplaire au parfait égoïste que vous êtes, mon cher Hector. Mais vous pourrez confier le soin de ces détails à lady Jane... » Ici, Harold interrompit sa lecture et rit avec ironie. – Mon oncle Éric ne connaît pas ma mère, cela se voit. S’il croit qu’elle se dérangerait quelque peu pour ces étrangers !... Mais quelle singulière idée de nous envoyer ceux-ci ! – N’est-ce pas ? Oh ! il en a de drôles, Éric ! Il y avait cent autres combinaisons, s’il tenait absolument à contenter le désir de ce Français. Mais non, il se décharge élégamment sur autrui de la corvée – tout en accusant son frère d’égoïsme !... Enfin, il n’y a pas moyen de lui refuser cela ! – Non, c’est difficile. Mais où les mettrons-nous ? Pendant un moment, Harold réfléchit, puis il dit sur le ton de décision qui lui était habituel : – Black-House leur conviendra. Il suffira de donner à Spread les ordres nécessaires pour qu’elle prépare cela convenablement, qu’elle installe ces gens-là et leur fournisse les indications dont ils auront besoin. Nous n’avons pas à nous en occuper autrement. Sir Hector eut un geste approbateur. – Très bien, mon cher. Vous arrangez tout en un clin d’œil, là où d’autres hésiteraient, chercheraient... Ah ! quel cerveau est le vôtre, mon bel Harold ! Il considérait orgueilleusement le jeune visage dont un rayon de soleil, descendant des verrières, caressait à ce moment le front mat bien dégagé, les souples cheveux bruns aux chauds reflets fauves. Harold accueillit l’exclamation de son oncle avec l’indifférence d’un être accoutumé aux adulations. Il posa sur la table près de lui la lettre d’Éric Dorgan, prit un cigare et l’alluma, tandis que sir Hector, après un court silence, demandait : – Rien de nouveau à Elsdone Castle ? – Rien du tout. Charles s’est montré sauvage à son ordinaire et son père a dû se fâcher presque pour obtenir qu’il allât inviter lady Grace Mingh. Sir Hector eut un rire sardonique et ses yeux brillèrent de satisfaction mauvaise. – Ah ! ah ! il est charmant, le futur duc ! Il fera honneur à la famille. George doit être fameusement mortifié ! Tant mieux ! Il n’avait qu’à ne pas faire ce sot mariage et, alors, il n’aurait pas eu lieu de rougir de son héritier. À nouveau, le regard orgueilleux de sir Hector enveloppait Harold. Lord Treswyll se leva et se dirigea vers une très large baie fermée d’une porte de chêne, qui faisait face à l’escalier par où il était venu. Il ouvrit les deux battants, tout en disant : – La chaleur est supportable, maintenant. La porte donnait sur une terrasse de granit garnie d’orangers et de lauriers-roses, qui longeait tout l’immense hall. De magnifiques géraniums, dans des vases de vieille faïence, décoraient la balustrade massive, coupée en son milieu par trois escaliers conduisant aux jardins. Ceux-ci formaient une suite de terrasses fleuries garnies de bassins, de vasques en pierre patinée par le temps, de charmilles et de bosquets. Mais le regard était, avant toute chose, attiré, fasciné par la vue qui s’étendait au loin devant lui : l’Océan, houleux, difficile toujours dans ces parages, semé d’écueils et, aujourd’hui, d’une ardente nuance verte sur laquelle le soleil déclinant répandait son lumineux or pâle. Le terrain, qui descendait du manoir en pente assez rapide, redevenait plan là où finissaient les jardins et continuait ainsi jusqu’à la mer. On distinguait de la terrasse les sombres têtes des pins bordant une partie de la grève et quelques-uns des rochers aux formes fantastiques dont était parsemée toute cette côte sauvage où la furie des flots, aux jours de tempête, offrait un spectacle d’une tragique et terrifiante beauté. Lord Treswyll demeura un moment immobile, les yeux attachés sur la mer. Il se détourna à peine en entendant son oncle demander : – Eh bien ! avec la blonde Hulda, cela va toujours ? La sérieuse et irréprochable jeune personne s’emballe de plus en plus pour vous, mon beau faune ? Harold eut un léger sourire d’ironie. – Sérieuse, elle l’est en apparence, pour qui ne l’étudie pas attentivement. Là-dessous se cache une nature de coquette, habile, ambitieuse, intéressée, un caractère orgueilleux et autoritaire que je m’amuse beaucoup à mettre sous le joug. – Parfait ! Voilà ce qu’il faut ! Depuis le commencement du monde, la femme, quand elle sait bien s’y prendre, a mené l’homme et lui a fait commettre plus d’une sottise. Il convient que, de temps à autre, l’un de nous les asservisse, ces astucieuses dames. Or, je crois que vous vous entendez à cela, mon cher. Harold dit avec calme : – Je le crois aussi. Il se tenait debout, le front redressé, face au soleil dont la pâlissante lumière éclairait les yeux où s’allumaient d’ardentes clartés. De tout ce jeune être émanaient l’orgueil indomptable, l’énergie dominatrice, la conviction d’une supériorité qui le mettait fort au-dessus des lois communes, d’un pouvoir dont il avait pu éprouver l’efficacité dès son enfance, alors qu’il se faisait craindre et idolâtrer de sa mère comme de tout son entourage. Deux chiens de chasse étendus sur la terrasse, dans l’ombre d’un laurier-rose, s’approchèrent en rampant d’Harold avec un regard de soumission craintive. Il les renvoya d’un mot bref et rentra dans le hall où venait de paraître, descendant des appartements qui occupaient l’étage supérieur, lady Jane, sa mère. Une femme très mince, grande, fort élégante dans sa robe de faille bleu turquoise dont le décolleté en carré s’ornait d’une précieuse dentelle. Le visage aux traits irréguliers conservait une grande fraîcheur et les yeux bleus étaient beaux, sous leurs cils châtains un peu plus clairs que les cheveux savamment ondulés. Cette physionomie, dont l’expression d’indifférence était mêlée d’ennui, s’éclaira quelque peu à la vue d’Harold. En avançant de quelques pas, lady Treswyll demanda : – Vous êtes déjà rentré ? Ce ne devait pas être fini, cependant ? – Non, mais j’en avais assez. Mon oncle m’a exprimé son regret que vous n’ayez pu faire une apparition... et Mme Storven également. Ces derniers mots tombèrent de la bouche d’Harold avec un tranquille dédain. Lady Jane eut un petit plissement de lèvres qui témoignait éloquemment du peu d’importance qu’avaient pour elle les regrets de ladite dame. Sir Hector, qui venait d’allumer un cigare, dit avec le ricanement fréquent chez lui : – Ma chère, je viens de recevoir une lettre de mon frère. Il nous envoie une famille de trois personnes à héberger, avec l’espoir que vous voudrez bien vous en occuper quelque peu. – Que dites-vous là, mon oncle ? Quelles personnes ? – Une vieille demoiselle et deux enfants. Brièvement, sir Hector résuma la lettre d’Éric Dorgan. En l’entendant, lady Treswyll ne dissimula pas sa surprise et sa contrariété. – Je ne comprends guère que M. Dorgan nous envoie ces inconnus ! Et cela, non pour peu de temps, car il paraît demander que nous nous chargions de faire instruire les enfants et de leur préparer un avenir ? – Exactement. Hé ! c’est assez dans sa manière ! Il ne se soustrairait pour rien au monde à une dette de reconnaissance, mais il en rejette le souci sur autrui, estimant suffisant de verser l’argent nécessaire. Puis, en l’occurrence, il se dit probablement que sa libéralité à mon égard l’autorise à m’imposer cette corvée. Or, ceci n’entre aucunement dans mes aptitudes... et je ne vous vois pas non plus, Jane, vous occupant de ces étrangers. Mais Harold a aussitôt réglé l’affaire. Nous mettrons la famille en question entre les mains de Spread, qui l’installera tant bien que mal à Black-House. Lady Treswyll parut aussitôt soulagée. – À Black-House ? Oui, ce sera bien pour ces gens-là, qui ne peuvent être difficiles. Au moins, ils ne gêneront personne. – Et mon frère sera satisfait, ajouta sir Hector en se levant. Sa haute taille maigre, restée souple, se dressa dans la lumière répandue par le couchant, qui éclairait son front chauve. Sa mince figure aux traits creusés, au teint jaunâtre, ses yeux clairs aux paupières flétries dont l’une retombait constamment, accentuant ainsi l’expression habituellement sardonique, le froid cynisme de cette physionomie. S’approchant de son neveu, sir Hector lui prit le bras en demandant : – Vous rendrez-vous au désir de votre oncle Éric, Harold ? – Mais oui, dans quelque temps. J’y songeais déjà, comme vous le savez. Un séjour dans ces pays d’Orient n’a rien qui puisse me déplaire. Mon oncle m’initiera aux coutumes arabes. – Et les houris de Mahomet remplaceront la belle fille du Nord, Hulda aux yeux de turquoise, acheva sir Hector avec un petit rire aigu. Harold sourit et dit en posant dans le cendrier son cigare à demi consumé : – Naturellement.
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