Chapitre 11

1293 Mots
_________FLASHBACK_________ Les premiers rayons du soleil s'étendaient sur la terre tandis que le ciel arborait de magnifiques couleurs. Tout était parfait pour un homme sans chagrins en ce moment, un début de matinée magnifique. Cela venait de faire 2 mois que Mr. Vigan n'était plus sorti de chez lui, ni n'avait été en contact avec la lumière du soleil. La dernière fois qu'il en était sorti, c'était pour aller faire quelques courses rapides pour sa provision, ensuite il s'était enfermé dans son domicile. Esquissant de lents pas, il parvint finalement à atteindre le supermarché qui était proche de son domicile. Il y entra et parcoura rapidement les rayons de la pharmacie pour choisir quelques produits de premiers soins. Une employée du supermarché remarqua sa main attachée avec un morceau de tissu imbibé de sang. Elle remarqua cet air triste et indifférent que présentait le visage de ce monsieur, et ce sentiment de vide qu'il ne faisait pas l'effort de dissimuler. Elle fut prise de compassion pour lui, alors que Mr. Vigan n'avait pas du tout un air présentable. D'épaisses barbes touffues avaient presque rempli son visage, il avait les cheveux pas peignés et les vêtements qu'il portait lui donnait plus l'allure d'un malade mental qu'un homme normal. Il était très sale, puait l'alcool et ne présentait le moindre sourire sur son visage. Cette femme s'occupait du nettoyage de tout le supermarché et elle nettoyait le sol de la dernière rangée quand elle vit le monsieur passer à côté d'elle et se rendre dans une des rangées pharmaceutiques. Elle arrêta son travail pendant quelques instants, le fixa tout en restant discrète, puis sortit quelques minutes plus tard, attendant devant l'entrée du supermarché. Dans les minutes qui suivirent, Mr. Vigan sortit du supermarché après avoir réglé ses achats, l'air toujours malheureux qu'à son arrivée. La jeune femme qui attendait au dehors ne fit pas trop d'efforts pour engager la conversation avec lui. - Bonjour monsieur, excusez-moi, j'ai remarqué le sang sur votre main. Je peux vous aider ? - Bonjour madame. Sans vouloir vous vexer, ça ne vous regarde pas, occupez-vous de votre travail. Cette réponse désagréable refroidit la jeune femme, qui, étant sur le point de retourner à ses occupations, se rappela pourquoi elle avait voulu porter son assistance à ce monsieur. - Je sais qu'on ne se connait pas, je ne suis pas médecin, et mon travail ici ne se résume qu'à passer la serpillière au sol à longueur de journée, mais l'état des clients qui entrent à chaque fois dans ce supermarché m'est aussi important que l'état de ce supermarché. Nous avons tous nos problèmes quotidiens, le sourire peut nous quitter des fois, le chagrin peut se coller à nous parfois, mais il est de notre devoir de nous entraider entre nous et de porter assistance à nos prochains. Je suis désolée, je ne cherche pas du tout à en savoir plus sur cette blessure, je veux juste vous assister pour son nettoyage, et je ne vous demande rien en retour, je veux le faire tout simplement parce que deux mains valent mieux qu'une. Et à vous seul, vous n'y arriverez pas bien. Les quelques paroles de cette jeune femme offrirent un réconfort sans pareil au cœur de Mr. Vigan. Il laissa couler une larme, puis arbora un léger sourire. Cette femme devant lui venait de lui rappeler sa défunte femme. Sa gentillesse et son empathie avaient touché son point sensible. Il racla sa gorge. - Comment vous appelez-vous jeune dame ? - Je m'appelle Jasmine. - Madame Jasmine, merci de vous inquiéter pour moi, mais tout va bien je vous assure. Je vais rentrer et m'occuper de cette blessure. Merci du fond du cœur. - J'insiste... Mr ? - Mr. Vigan, Dénakpo Vigan. - D'accord, Mr. Vigan, je vous prie de me suivre juste à côté je vais vous faire le pansement de cette blessure. Mr. Vigan prit une grande inspiration, puis sortit une grande expiration. "Je vous suis madame", le visage souriant. La jeune dame qui était l'employée du supermarché, prit quelques minutes pour nettoyer la plaie, mettre les produits qui devraient aider à vite cicatriser, puis elle recouvrit la plaie avec un pansement. Le tout dans un timing parfait, et une douceur très réconfortable. Mr. Vigan n'en croyait pas ses yeux. Quelqu'un qu'il ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève, quelqu'un qu'il avait rejeté au préalable, quelqu'un qui n'avait pas jugé son apparence, quelqu'un qui s'était montré compatissant dès la première vue de sa blessure, cette personne représentait plus qu'un secours qui vient après un "SOS Mayday". C'était comme la main qui vient du dessus de l'eau pour s'accrocher à nous et nous ramener des profondeurs. Il ne savait pas comment remercier cette dame qui était devant lui. Depuis le début, le sourire qu'elle avait n'avait pas quitté son visage. Elle venait de lui donner la force dont il avait besoin pour retrouver l'équilibre. Cette lumière qui vient éclairer une pièce sans fenêtre et sans électricité. - Merci infiniment gentille madame, je ne sais comment vous remercier pour ce que vous venez de me faire. - (D'un ton drôle et taquin) Eh bien, moi je le sais Mr. Vigan. Si je le dis, vous promettez le faire ? - (D'un ton rigolant) Bien sûr Mme Jasmine, dites-le moi. - Prenez juste soin de vous. Vous avez un énorme chagrin je le ressens, mais ne laissez pas les coups de la vie vous mettre K.O. Moi je ne suis pas une conseillère de qualité, ni un psychologue (elle ria), mais je voudrais vous revoir la prochaine fois plus souriant qu'aujourd'hui, plus élégant qu'aujourd'hui, plus vivant qu'aujourd'hui. Désolée de vous parler en ces termes, on ne se connait pas, mais votre bien-être m'importe. J'aime voir les gens heureux, j'aime voir nos clients heureux. Attendez ! Ce n'est pas une raison pour ne plus venir acheter ici hein ( d'un air drôle et taquin). - (Riant) Vous me verrez fréquemment ici désormais. Je ne vais pas vous échapper. - Très bien, rentrez maintenant et prenez soin de vous cher Monsieur. - (Mr. Vigan se retirant et faisant un geste de la main) A la prochaine madame et merci encore. Cette matinée venait de changer majoritairement les émotions négatives de Mr. Vigan. Il se sentait plus vivant que jamais. Il rentra chez lui, déposer le sac qui comportait les produits qu'il avait achetés. Il se rendit dans la douche, se regarda dans le miroir et remarqua ce visage peu soigné qui se présentait devant lui. "Ma femme n'aurait pas été contente si elle me voyait dans cet état", s'est-il dit. Il se débarrassa de cette énorme barbe qui couvrait presque tout son visage. Il lava son visage, se nettoya avec une serviette, puis il prit sa journée pour ranger la maison. Il avait mis la musique préférée de sa défunte femme, et accompagné de la douceur de cette musique antillaise, il accomplit d'énormes progrès, tant psychologique que physique. De son côté, l'employée du supermarché qui venait de l'aider, entra à l'intérieur pour finir son travail. Elle passa encore quelques heures là avant de rentrer chez elle, elle reviendrait le soir à la fermeture pour ranger les allées. Elle ne pensait plus à ce qui s'était passé le matin, mais elle se demandait si Mr. Vigan ferait ce qu'elle lui avait demandé. C'était sa manière d'être, être attentive et disponible pour les autres. Elle avait ses propres problèmes, mais restait très solitaire et c'est peut-être pour ça qu'elle prenait un énorme plaisir à porter assistance aux autres, parce qu'elle savait à quel point être seul pouvait être un énorme poids à porter chaque jour. Cette jeune femme avait un coeur énorme et elle n'attendait rien des gens. Cette jeune femme était la maman de Fèmi.
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