Chapitre 98 : La voix qui venait de s’élever derrière elles fit se retourner Patricia et Ève d’un même mouvement. Un sourire las étira les lèvres d’Ève, accompagné d’un léger rire sans joie. — J’ai cessé d’écouter les conseils depuis longtemps, souffla-t-elle, d’un ton si calme qu’il en devenait douloureux. Elle adressa à Patricia un bref signe de tête, presque tendre malgré la distance dans son regard. — Merci pour ta sollicitude, mais cette guerre-là est la mienne. Tu ne peux pas la mener pour moi. Sans attendre de réponse, elle s’éloigna vers la sortie du balcon. À peine eut-elle franchi le seuil que Roman se dressa devant elle, lui attrapant le poignet avec une douceur fébrile. — Tu es certaine de ne rien regretter ? demanda-t-il d’une voix tendue, espérant encore, malgré lui, en


