Chapitre 57
Je demeurai droite, le regard fixé sur celui de Draven. L’air vibrait d’une tension lourde, presque palpable, comme si la pièce entière retenait son souffle. Il me jaugeait avec cette prestance arrogante qu’il affectionnait tant — épaules larges, menton haut, cheveux tirés en arrière, prisonnier de sa propre fierté.
Azul, à mes côtés, perçut sans doute la tempête silencieuse qui couvait. Sa voix douce fendit le silence.
— Ma dame.
Je rompis enfin le duel muet pour tourner la tête vers Xamira. La petite, figée entre la crainte et l’incompréhension, ne saisissait pas la portée de mes mots précédents. Tant mieux. Elle n’avait pas à en porter le poids.
Je lui adressai un sourire apaisant.
— À bientôt, soufflai-je doucement.
Mais ce simple adieu vibrait d’un autre sens
