Chapitre 7

991 Mots
Je me reprenais à rire à gorge déployée pour la énième fois de la soirée, et dieu seul sait depuis quand ça ne m’était pas arrivé. Il s’appelait donc Yann, il a 31ans, est architecte et a beaucoup voyagé avant de tomber sous le charme de Détroit et de s’y installer sérieusement. Il a monté son propre cabinet ici-même, et, selon ses propos, « il ne lui manque que l’amour ! ». Enchantée Yann… -         « Oh, il est presque minuit ! Une grosse journée m’attend demain, sans vouloir vous mettre à la porte… », je lui fais remarquer, un peu gênée. -         Le travail avant tout, n’est-ce pas ?, il me taquine. C’est la troisième fois en aussi peu de temps qu’on me fait cette remarque, je commence vraiment à me poser des questions ! -         « Affaire compliquée… ça ira mieux quand elle sera bouclée ! » -         « Je suis certain que lorsqu’elle sera bouclée, il y en aura une autre qui suivra. Alors arrêtez de trop penser, et acceptez un deuxième rendez-vous avec moi. », il me regarde avec son sourire provocant. -         « Vous ne pouvez déjà plus vous passez de moi ? », je réponds en rigolant. -         « Du moins autant que vous ! Vous finirez par vous en rendre compte ! », il me fait un clin d’œil en se levant et prenant sa veste à la volée. Je rougis instantanément. C’est le vin, n’est-ce pas ? Je me lève à mon tour, et l’accompagne vers la porte. -         « Il est vrai que j’ai passé un agréable moment, mais laissez-moi tout de même réfléchir à la perspective de vous revoir. », je lui réponds de la même manière piquante, essayant de reprendre le dessus. -         « Samedi soir. Je suis libre. Faites en sorte de l’être aussi. », il sourit en partant vers sa voiture, se retournant à la dernière seconde et me lançant un regard appuyé, qui me fait instantanément fondre sur le pas de ma porte. Je souris bêtement et la refermais, avant de reprendre mon souffle ainsi que mes esprits. Ce type me fait définitivement de l’effet. Il va falloir que je le sorte de ma tête…mais il a plutôt l’air de vouloir m’y faire rentrer. Je me couche alors, ayant pour une fois ma tête remplie par autre chose que le boulot. Et il faut l’avouer, ça fait du bien… … Je me réveille le lendemain matin, plutôt de bonne humeur. N’allez pas vous imaginer que cela ait un quelconque lien avec la soirée de la veille, voyons. Je me prépare mon petit-déjeuner et allume mon portable, laissant s’afficher deux messages. L’un était de Mathilda, qui non pas me demandait, mais m’obligeait à sortir avec elle ce soir. Je cite : « Ce soir, soirée au Bunker, je viens chez toi à 20h. Trop hâte bisous ! ». Je rigole et me dis que finalement, ça pourrait me faire du bien. J’avais une étrange envie de me lâcher en ce moment, ne sachant pas trop si c’est en lien avec les reproches que l’on avait tendance à me faire sur ma vie sociale, ou si cette histoire de procès me prend un peu trop le chou. Mais que ce soit pour l’un ou pour l’autre, il était temps que je m’amuse un peu ! J’ouvre alors le deuxième message, et le simple nom du destinataire me fait sourire bêtement. « Bonne journée, belle inconnue. J’ai réservé un restaurant pour demain soir. Ne t’avise pas de te dégonfler cette fois-ci ! » Décidément, les personnes qui m’entourent avaient une légère tendance à ne pas me demander mon avis ! C’est quoi ces manières ? Non mais. Oui, je suis en train de sourire, mais ce n’est pas une raison. Je me surprends donc à leur répondre positivement, et file à la douche. Je m’habille d’un jean moulant noir, avec des escarpins de la même couleur ; le tout accompagné d’une chemise un peu large, bleue et blanche. Je me coiffe rapidement et dessine un léger trait d’eye-liner, prends mon sac à main et claque la porte de mon appartement. Une fois au bureau, et après avoir salué mes collègues –il était temps que je montre signe de vie-, je me décide à faire quelques recherches sur les deux infirmières. La première était donc Christine Miller, âgée de 43ans, mère de famille et travaillant dans l’hôpital depuis plus de 20ans. Elle travaillait aujourd’hui de 13h jusqu’à minuit. Les horaires des infirmières me dépasseront toujours… Je les respecte vraiment ! Je me dis que j’irais faire un tour à l’hôpital dans l’après-midi, après avoir mis au point un nouveau plan d’attaque. Cette mère de famille ne se laisserait pas berner aussi facilement que Juliette, j’en étais convaincu. Je continue donc mes recherches avec Julie Pavet, 27 ans, travaillant dans cet hôpital depuis 4ans. C’était une jeune infirmière, souriante et très jolie. Je me rends compte qu’elle ne travaille pas aujourd’hui, et ma déception se fit grande. Je me décide alors à aller l’espionner sur les réseaux, -arrêtez de me juger, tout le monde fait ça, non ?- et réussis à tomber sur son compte i********:. Elle avait l’air d’aimer la fête, les animaux et le kick-boxing. En fouillant un peu plus, je me rends compte qu’elle faisait ses cours de boxe tous les mardis et vendredis après-midi, à 18h. Une idée me vient alors en tête. J’appelle alors le « KikBoxing Tour » et réussis à prendre le créneau de 18h, aujourd’hui même. Pour un cours de boxe avancée. Mais qu’est-ce que j’ai fais ? J’ai vraiment cru que je pourrais placer un « Vous avez fait vos rondes habituelles pour Mr.Toller ? » entre deux coups de poings ?  De toute façon, je n’ai plus le choix. Je dois avancer, et ni l’une ni l’autre ne travaillait ce week-end. En conclusion, cette journée s’annonce… chaotique ?
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