VIIIDame Perrine, qui avait nourri de son lait le duc de Rochelyse, avait depuis près de quarante ans la haute main sur la domesticité féminine, nombreuse et parfaitement disciplinée, comme tout l’était d’ailleurs dans la demeure ducale. Cette vieille Cornouaillaise, maigre, de mine austère et renfermée, portait le costume des femmes de Carhaix, dont elle était originaire. Bérengère, dès l’instant où elle fut entre ses mains, eut une impression de soulagement, de quiétude. Sans bruit, presque sans paroles, dame Perrine commença de la soigner, après avoir donné aux chambrières et aux valets ses instructions pour le logement de Mlle d’Erbannes et de M. de Sorignan. Gaspard exultait, portait aux nues M. de Rochelyse. Il ne s’apercevait pas que sa fiancée restait froide et contrainte ; il ne


