Le gardien les avait laissés entrer dans l ’enceinte du pesage, n ’osant arrêter cette femme au bras du comte. Nana, toute gonflée de poser enfin le pied sur cette terre défendue, s ’étudiait, marchait avec lenteur, devant les dames assises au pied des tribunes. C ’était, sur dix rangées de chaises, une masse profonde de toilettes, mêlant leurs couleurs vives dans la gaieté du plein air ; des chaises s ’écartaient, des cercles familiers se formaient au hasard des rencontres, comme sous un quinconce de jardin public, avec des enfants lâchés, courant d ’un groupe à un autre ; et, plus haut, les tribunes étageaient leurs gradins chargés de foule, où les étoffes claires se fondaient dans l ’ombre fine des charpentes. Nana dévisageait ces dames. Elle affecta de regarder fixement la comtesse Sab


