Point de vue: Caleb
Je n’ai plus aucune notion du temps. Les jours et les nuits s’enchaînent dans ce couloir froid de l’hôpital, et je reste assis là, près d’elle, incapable de quitter la pièce plus de quelques minutes. J’ai l’impression que si je m’éloigne, même juste pour respirer, je vais la perdre. Bella. Ma Bella. Elle est allongée là, immobile, prisonnière de ce coma qui m’arrache un peu plus chaque jour.
Je serre sa main dans la mienne, comme si ce simple geste pouvait suffire à la ramener. Ses doigts sont fins, doux malgré la froideur qui persiste à cause des machines et de l’air climatisé. Je parle, je parle sans arrêt, parfois de choses importantes, parfois de choses stupides. Mais au fond, je sais qu’il ne s’agit pas de ce que je dis, mais de ma voix. Je veux qu’elle entende,
