XXIV« Tahiti la délicieuse, cette reine polynésienne, cette île d’Europe au milieu de l’Océan sauvage, – la perle et le diamant du cinquième monde. » (DUMONT D’URVILLE.) La scène se passait chez la reine Pomaré, en novembre 1872. La cour, qui est le plus souvent pieds nus, étendue sur l’herbe fraîche ou sur les nattes de pandanus, était en fête ce soir-là, et en habits de luxe. J’étais assis au piano, et la partition de l’Africaine était ouverte devant moi. Ce piano, arrivé le malin, était une innovation à la cour de Tahiti ; c’était un instrument de prix qui avait des sons doux et profonds, – comme des sons d’orgue ou de cloches lointaines, – et la musique de Meyerbeer allait pour la première fois être entendue chez Pomaré. Debout près de moi, il y avait mon camarade Randle, qui lais


