Cette nuit-là, le sommeil de Raph est profond, plus lourd que d’ordinaire, comme si son corps et son âme se souvenaient malgré elle de celui qu’elle attend.
Elle rêve.
Elle est dans un lieu qu’elle connaît et qu’elle ne connaît pas. Un jardin suspendu, mais plus vaste, baigné d’une lumière pâle, entre le crépuscule et l’aube. Les fleurs noires et argent dansent sous un vent invisible, et les feuilles scintillent comme des écailles de lune.
Elle marche pieds nus sur l’herbe fraîche, le souffle un peu court, sans savoir pourquoi elle est là.
— Raph…
La voix résonne, profonde, sombre, chaude. Elle s’arrête net, ses yeux s’écarquillant. Elle se retourne, scrutant les ombres entre les piliers du jardin, son cœur battant si fort qu’il résonne dans ses oreilles.
Raph : Ares ? souffle-t-elle
